Dans « L’allègement des vernis », Aurélien est conservateur de musée, et pas n’importe lequel puisqu’il dirige le département des peintures du Louvre. Une nouvelle directrice du musée est nommée, Daphné. Cette femme énergique et ambitieuse cherche un moyen de « booster la fréquentation »: ce sera la restauration de la figure de proue du Louvre… la Joconde !
Aurélien, désemparé, se doit donc de lancer un appel d’offres pour trouver le restaurateur aussi compétent qu’audacieux qui acceptera de relever ce défi qui met le Louvre sous les feux des projecteurs …
Voici un livre extrêmement plaisant à lire… au début, Aurélien peut sembler un peu falot, mais on s’attache rapidement à cet homme à la croisée des chemins, qui voit son couple imploser et son métier se dénaturer.
Lui qui voulait travailler dans un musée par amour de l’Art et du Beau comprend que le lieu n’est pas une « safe place » mais bien une entreprise comme une autre, avec des objectifs ambitieux, notamment de croissance : plus il y a de visiteurs (de consommateurs?), mieux c’est, quitte à prendre des tournants « disruptifs » soufflés par des boites de conseil et à tomber dans le surtourisme sponsorisé par Tiktok. Et peut-être que Mona Lisa ne sera pas la seule dans cette histoire à s’alléger de certains vernis …
Entrer dans les coulisses du Musée est particulièrement jouissif, que ce soit dans les bureaux où se joue la stratégie commerciale et marketing, ou la nuit, lorsque l’homme de ménage Homero transforme en ballet le parcours de son autolaveuse (jolie trouvaille fantaisiste de l’auteur)
Paul Saint Bris n’apprécierait pas que je dise qu’il a écrit un livre malin, donc je vais dire que le livre est bien construit et réfléchi, tout en restant accessible, alerte et souvent drôle, et qu’il se lit tout seul, d’une manière assez jouissive.
Mon seul bémol serait que je n’ai pas vraiment été surprise par la fin, assez conforme à ce que j’avais en tête . Mais ceci est très personnel et ne m’empêche pas de trouver ce premier roman vraiment réussi et prometteur!
Un roman à retrouver à l’affiche du 170e épisode du podcast littéraire Bibliomaniacs.
Publié en Janvier 2023 aux éditions Philippe Rey, 352 pages.
Bonjour Eva, j’a passé un très bon moment à lire ce roman assez ludique et qui peut intéresser tout le monde même si on n’y connait rien en restauration de tableau. Les personnages d’Aurélien, Homero et Gaetano font beaucoup pour l’intérêt de l’histoire. La fin inattendu m’a plu. Bonne journée.
oui, c’est un livre très agréable à lire !