J’ai découvert Herbjørg Wassmo il y a quelques années avec Cent Ans et la trilogie du Livre de Dina. Ici nous sommes loin de la fresque familiale foisonnante, puisque l’histoire d’ « Un long chemin » est centrée autour d’un couple norvégien et de leur petit garçon.
Le livre se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale en Norvège. La famille est résistante : lorsque l’étau se ressert, les parents décident de fuir les Nazis en passant en Suède. Le trajet va être un véritable périple, puisqu’ils vont devoir traverser la montagne, dans des conditions inhumaines : une météo qui descend à -30, de la neige, du vent …
Si le livre met en place un certain contexte historique, dans la Norvège occupée et en Suède neutre, c’est surtout la traversée qui est le cœur du roman, et qui est minutieusement décrite par l’autrice, en se plaçant du point de vue de la femme et de l’enfant. Si la fuite de la famille est longue, la traversée ne représente finalement que deux jours, mais qui seront lourds de conséquence, car rien ne sera épargné à la famille : un long chemin sur le plan physique et psychologique.
L’autrice ne cherche pas le pathos, le récit est relativement court et sobre, très descriptif dans son intensité : faim, froid, souffrance … tout en étant dépouillé.
C’est une lecture dure, éprouvante, mais qui atteint son but – parler des horreurs de la guerre à hauteur d’anonyme.
Disponible chez 10/18 dans une traduction de Luce Hinsch, 217 pages.
J’ai beaucoup aimé « Cent ans », je me laisserai bien tenter par celui-ci, merci pour la découverte.