Dans le cadre du prix Orange, j’ai lu pour la première fois Emmanuelle Pirotte avec son dernier roman « Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste »
Dès les premières pages, le ton est donné : Dominique Biron, 81 ans, n’aime rien ni personne, à part l’une de ses filles, Dorothée, décédée trop jeune, et la fille de celle-ci, Victoire. Elle méprise son défunt mari, son fils et sa fille, et de manière globale, la vie qu’elle a menée, petite-bourgeoise et étriquée.
Notre Tatie Danielle est atteinte d’un début d’Alzheimer et a décidé de tirer sa révérence avant de sombrer complètement.
C’est souvent grinçant, parfois drôle, avec de vraies fulgurances. L’autrice maîtrise le sens de la formule, et comme cela tire tous azimuts, à boulets rouges, c’est souvent pertinent.
Même si la lecture est plutôt jouissive, je suis quand même un peu restée sur ma faim. Les grommellements de Dominique sont finalement assez convenus, il m’a manqué un vrai parti-pris littéraire, un point de vue original, ou un message fort, pour être totalement embarquée.
Il y a néanmoins des passages pleins d’émotion lorsque Dominique évoque sa fille décédée et un bel hommage à Kurt Cobain et sa musique, qui forcément m’a touchée.
Une lecture qui m’a fait passer un bon moment même si je ne suis pas totalement convaincue, j’aimerais découvrir d’autres romans d’Emmanuelle Pirotte, qui ont l’air très différents de celui-ci.
Publié en Janvier 2024 au Cherche-Midi, 160 pages.