Je ne connaissais pas du tout Anne-Laure Bondoux et c’est pour une émission de Bibliomaniacs que je l’ai découverte avec son roman « Nous traverserons des orages ».
C’est un livre qui est classé en littérature jeunesse, et qui a d’ailleurs obtenu la Pépite d’Or au Festival de Montreuil en 2023, mais je n’ai jamais vraiment eu l’impression de lire un roman pour ados, plutôt un roman grand public.
L’histoire nous fait traverser tout le XXe siècle, de la guerre de 14/18 à nos jours, à travers le prisme de plusieurs générations d’hommes d’une même famille, qui portent d’ailleurs tous des prénoms liés à des arbres.
Et il va leur en arriver des orages, à ces hommes , dans ce roman qui aurait pu s’appeler « L’origine de la violence ». Une sorte de drame originel – dissimulé- semble être la Némésis de cette famille sur laquelle le sort – et l’autrice – s’acharne. Car si j’ai aimé cette saga, c’est vraiment mon bémol: il y a vraiment beaucoup, beaucoup de morts dans ce livre, même si je peux comprendre que les drames se transmettent et que les différentes guerres du XXe siècle soient des machines à broyer les hommes, sur le plan physique comme psychologique, et à bouleverser leurs destinées.
Pour autant, le récit est fluide, et si tous les personnages ne sont pas développés, incarnés, de la même manière, j’ai aimé celui de Saule, à la vie émouvante, et celui d’Olivier, dont l’histoire est un véritable roman d’apprentissage à elle toute seule.
Même si je pense qu’un peu de modération aurait pu être bénéfique pour l’intrigue, j’ai aimé cette saga masculine qui nous raconte aussi le XXe siècle, moi qui ai plutôt l’habitude de lire des histoires de familles vues du côté féminin.
Une jolie découverte !
Publié en Septembre 2023 chez Gallimard Jeunesse, 496 pages.