« Tant que le café est encore chaud » de Toshikazu Kawaguchi est un bestseller international, mais j’étais passée à côté, malgré mon intérêt pour la littérature japonaise, car j’en avais eu des échos mitigés voire carrément négatifs : histoire niaise, commune, trop feel-good…Il aura fallu une boite à livres au Luxembourg pour que j’y trouve le roman et décide de le lire.
À Tokyo se trouve en sous-sol un café exigu, Funiculi Funicula : la légende dit que si l’on s’assoit à une certaine place, on peut voyager dans le temps et se retrouver à un moment précis, toujours dans ce même troquet, et ceci pour une durée limitée, tant que le café servi est encore chaud. Rien de ce qui se passera durant ce voyage n’aura en revanche d’incidence sur la réalité actuelle.
Plusieurs histoires se mêlent : celle de Fumiko, quittée brutalement par son compagnon parti travailler aux Etats-Unis, celle de Monsieur Fusagi et de son infirmière Madame Kôtake, celle de Yaeko Hiraï qui tient un snack-bar à côté du café, celle aussi des propriétaires du café, Kei qui est enceinte, et son mari Nagare.
Le style est très sobre et ce qui nous est raconté n’est pas follement original mais j’ai été touchée par ce récit, par ces situations empreintes de nostalgie et de regrets, notamment celle de Monsieur Fusagi, très malade, que j’ai trouvée émouvante. Ce n’est en fait ni un roman de science-fiction malgré les voyages dans le temps, ni véritablement un roman feel-good, les histoires sont plutôt tristes, elles nous parlent de séparations, de maladies, de morts et les voyages ont finalement pour but de faire la paix avec soi-même malgré l’adversité…
Il y a un côté un peu bulle dans cette lecture, je me suis sentie immergée dans l’histoire, dans le huis clos de ce café. Je ne suis pas sûre de lire les six tomes de la série (les deux derniers ne sont pas encore traduits en français) mais je me suis sentie bien dans ce livre dont je n’attendais rien de particulier mais qui m’a parfaitement convenu au moment où je l’ai lu.
Publié en Septembre 2021 chez Albin Michel, traduit par Miyako Slocombe, disponible au Livre de Poche, 220 pages.
 
		


