Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de roman d’Andrée A. Michaud, depuis « Bondrée », que j’avais beaucoup aimé. Et « Baignades », son dernier livre à date, a été une très bonne surprise.
Max et Laurence avaient prévu de passer d’excellentes vacances au camping avec leur petite fille de cinq ans, Charlie, mais soudain tout bascule : le directeur du site leur reproche de ne pas mettre de maillot de bain à la petite, ce qui crée une tension, puis Max se bagarre avec un autre vacancier, qu’il trouve ambigu avec son enfant. Sur un coup de colère, il décide, en pleine nuit, de quitter le camping avec Laurence et Charlie et de trouver un hôtel dans la ville la plus proche. Mais il se trompe de route, et la voiture de la petite famille se retrouve embourbée en pleine forêt…
J’ai été happée par la première partie et son atmosphère angoissante, presque horrifique, dans cette forêt hostile, où, comme le dit Max, rôdent « des enragés ». Le résumé de cette partie pourrait être « et tout d’un coup, tout a basculé ». Car c’est une accumulation de petits actes – colère, incompréhension, dérapage, mauvaise décision, accident… – qui va mener au drame, un drame complètement imprévu dans ce contexte de vacances, et qui aurait pu être évité.
J’ai beaucoup aimé le côté cinématographique de ce thriller, complété par une deuxième partie, avec une vraie rupture d’ambiance. Les deux parties sont pourtant liées, mais chacune aurait pu être indépendante, comme deux longues nouvelles. Quelques années plus tard, on se retrouve dans la famille d’un des protagonistes (je ne veux rien divulgacher), lors d’un week-end de réjouissance. C’est une famille a priori tout à fait normale, avec des parents, des enfants, des beaux-enfants, des petits-enfants… sauf que l’arrivée d’une personne extérieure va, là aussi, faire basculer une situation banale dans le drame. L’ambiance est ici plutôt théâtrale, une sorte de huis clos domestique, sur la propriété familiale, et un côté très psychologique.
Quand je dis que « Baignades » a été une agréable surprise, c’est que je ne m’attendais pas du tout à ce genre de construction, mais j’ai complètement adhéré à ce que propose Andrée A. Michaud, et j’ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture !
Publié en Août 2025 chez Rivages, 240 pages.