« L’Empereur Blanc » d’Armelle Carbonel est un roman noir lu dans le cadre du jury du Livre de Poche catégorie Polar, dont je fais partie en 2022. C’est un des trois sélectionnés pour le mois de Mars, avec « Le Sourire du Scorpion » de Patrice Gain, que j’avais lu à sa sortie en broché, et « Hors Pistes » d’Allie Reynolds.
Cinq auteurs de romans noirs sont invités à passer un week-end dans l’Arkansas, dans une demeure nommée Crescent House où s’est déroulé un drame en 1965. Un écrivain noir, Bill Ellison, et sa femme y ont en effet été assassinés par le Ku Klux Klan, même si la rumeur qui avait été propagée à l’époque disait que l’homme avait tué son épouse avant de se suicider… Très vite ont lieu des événements étranges, et les auteurs disparaissent les uns après les autres alors qu’une famille entière est massacrée non loin de là…
L’idée de départ est excellente : rappeler la ségrégation et les persécutions raciales tout en mettant en place une atmosphère oppressante de huis clos dans une demeure hantée par les abominations qui s’y sont déroulées dans les années 60. C’est vraiment l’ambiance qui est l’atout de ce roman, et qui rappelle les meilleures saisons d’American Horror Story.
Ceci étant dit, ma lecture a été en demi-teinte : en effet, les cinq auteurs sont très peu incarnés, et j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser à la première partie du livre, que j’ai trouvée assez confuse. Le roman bascule ensuite vers une deuxième partie radicalement différente, ce qui a ravivé mon intérêt pour l’intrigue. Le postulat est cependant assez casse-gueule, et nécessite une certaine subtilité pour être réussi – or, si cela fonctionne, je n’ai pas été complètement convaincue, ni par le style, ni par le traitement de l’histoire, que j’ai trouvés un peu brouillons.
Pour autant, j’ai quand même lu ce roman avec plaisir et avidité, car il y a du suspense et une tension qui donnent envie d’aller jusqu’au bout du livre. Mais si l’autrice a eu une excellente idée, l’ensemble reste néanmoins trop bancal à mon goût…
Publié en Mars 2021 chez Mazarine, disponible au Livre de Poche, 384 pages.