Le Reste est Silence – Carla Guelfenbein

C’est la très belle couverture du « Reste est Silence » de Carla Guelfenbein qui m’a poussée à lire ce roman chilien.

On y découvre trois protagonistes : Juan, chirurgien cardiaque ; Alma, sa femme ; et Tommy, le fils de douze ans qu’il a eu d’un premier mariage. Tommy a une santé fragile en raison de graves problèmes cardiaques. Enfant particulier, solitaire, il a pris l’habitude d’enregistrer des conversations avec son lecteur MP3. C’est ainsi qu’il découvre que Soledad, sa mère, n’est pas morte accidentellement,  mais qu’elle s’est suicidée…

Sur le papier, le livre avait tout pour me plaire : les personnages du « Reste est Silence » sont tous à la croisée des chemins. Tommy est ébranlé par ce qu’il a entendu et enquête sur sa famille maternelle – il découvre ainsi que sa mère était juive ; Alma, qui est très proche de Tommy (sans doute même plus que de sa propre fille) et qui entretient une relation compliquée avec sa propre mère, retrouve un ancien amour de jeunesse ; Juan est déstabilisé par l’état de l’un de ses petits patients, et ne semble pas se rendre compte que son foyer est sur le point d’exploser…

Pourtant, j’ai eu du mal à accrocher à ce récit – j’ai aimé le côté décalé de Tommy, et tout ce qui tourne autour de son personnage – son enquête, son carnet intime, les messages qu’il envoie à un aventurier, sa relation bizarre avec son voisin – le personnage d’Alma, tout en contraste, est également intéressant, mais j’ai trouvé que ce roman choral manquait de liant, et qu’il y régnait une certaine froideur qui m’a tenue à distance, peut-être parce que justement il y est beaucoup question de silences, de non-dits. Certains éléments ne m’ont pas semblé assez exploités – le portrait de Soledad, le fait que sa famille soit juive… et je n’ai pas du tout adhéré à la fin proposée par l’autrice, qui a été la goutte d’eau qui a fait pencher mon avis vers la déception. 

Même si je reconnais un certain nombre de qualités à ce texte, c’est donc un rendez-vous manqué… 

Publié en 2010 chez Actes Sud, traduit par Claude Bleton, 320 pages, en poche chez Babel. 

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