Grande fan des Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin que je lis depuis mon adolescence, je me devais bien entendu de lire le dernier tome « Anna Madrigal », ou plutôt « The Days of Anna Madrigal » puisque je l’ai lu en V.O.
Armistead Maupin |
J’ai mis du temps à entrer dans ce roman, pas à cause de l’histoire, mais parce c’était mon premier Armistead Maupin en VO et l’anglais utilisé était curieusement beaucoup plus ardu que ce à quoi je m’attendais! Dans ce dernier volume, Anna Madrigal, le personnage le plus âgé de la petite bande, a désormais 93 ans. Elle se rend avec Brian et la nouvelle épouse de celle-ci, Wren, dans sa ville d’origine, qu’elle a quittée à l’âge de seize ans. A l’époque, elle était un jeune homme du nom d’Andy Ramsey, ayant grandi dans une maison close du Nevada tenue par sa mère, Mother Mucca.
On découvre donc lors de flash-backs Andy, déjà conscient de sa différence puisqu’il aime vêtir en cachette des robes et se vernir les ongles, avec la complicité de Margaret, la prostituée la plus âgée de la maison close. Il est amoureux d’un garçon de son âge, le beau et ténébreux Lasko, et rêve déjà de vivre à San Francisco.
Le roman permet donc d’en savoir plus sur la jeunesse d’Anna, mais également de retrouver toute la petite bande : Brian, qui vient de se marier, Mickey, Shawna, Mary Ann, Jake…tout ce petit monde converge vers le festival de Burning Man, ce qui donne non seulement l’occasion de prendre des nouvelles de ces personnages que l’on suit depuis plus de 30 ans, mais également d’avoir un aperçu de ce festival très particulier, situé dans le désert du Nevada.
Clairement, ce tome n’a pas vraiment d’intérêt si l’on n’a pas lu les volumes précédents et que l’on n’est pas familier avec les personnages. Comment dans ce cas se passionner pour la jeunesse d’Anna Madrigal ou être ému de retrouver Brian, l’éternel célibataire enfin marié et amoureux? Par contre, pour ceux qui ont lu et aimé les 8 premiers tomes, « Anna Madrigal » permet de boucler la boucle avec un très beau final plein d’émotion et de pudeur. Comme pour les autres tomes, il y a beaucoup de tendresse et d’humanité dans cette histoire, qui fait la part belle à la différence, à l’amitié et à l’amour.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore les Chroniques de San Francisco, je vous encourage franchement à les découvrir, certes il y a donc en tout 9 volumes, mais ceux-ci se lisent relativement vite. Vous y découvrirez San Francisco de 1975 à nos jours, avec toute une ribambelle de personnages plus attachants les uns que les autres, qui reflètent les mutations de la société sur une quarantaine d’années, notamment au sein de la communauté homosexuelle de San Francisco – mais pas que. Pour ceux qui, comme moi, ont déjà les huit premiers tomes, « Anna Madrigal » vous donnera envie de les relire et de vous replonger dans le parcours de ces personnages que l’on a suivis sur toute une vie.
« Anna Madrigal » d’Armistead Maupin est une jolie conclusion pour une série de romans qui a marqué la littérature américaine et qui est le reflet de l’évolution des moeurs et des mutations de la société sur quatre décennies. A découvrir dans l’ordre chronologique !
Publié le 16 avril 2015 aux Editions de l’Olivier, traduit par Bernard Cohen, 302 pages. (9e volume de la série)
Les Chroniques de San Francisco sont disponibles en poche chez 10/18 pour les 6 premiers volumes puis chez Points.
Oh merci, voilà un billet qui donne envie de renouer avec cette série !
Je le croise souvent en librairie d'occasion mais je n'ai jamais sauté le pas ! ton billet me donne envie (je ne suis pourtant pas fan des séries) de le faire – je file lire le billet que tu leur as consacré !
Je les ai tous lu donc je lirai celui-ci aussi c'est sûr, même si pour moi les deux derniers n'avaient pas la saveur des tomes précédents.
@ Tiphanie : j'ai le même avis que toi concernant les deux derniers, qui sont effectivement moins savoureux que les autres
@Electra : ça se lit vite et bien, et les livres sont vraiment en phase avec leur temps (chaque tome est contemporain de la période où il a été publié)
@Sandrine : fais toi plaisir 🙂
j'ignorais la sortie de ce tome. Pourquoi pas? mais je n'ai pas tout lu des Chroniques… enfin, je ne crois pas!
J'avais lu les 4 premiers tomes il y a des années, et j'aimais beaucoup ces romans. Je n'ai pas eu l'occasion de lire les suivants et au fur et à mesure des parutions je me décourage.
Par contre je suis surprise, je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours été persuadée que Armistead Maupin était une femme !
@Tant qu'il y aura des livres : eh non, c'est bien un homme 🙂 plus que 5 à lire, ce n'est pas si énorme 🙂
@ Violette : il vaut mieux tout lire avant d'attaquer le dernier tome