Après avoir beaucoup aimé « Carnaval » de Ray Celestin, j’ai été ravie d’apprendre la publication du nouveau roman de l’auteur: « Mascarade ». (J’ai plutôt un petit faible pour le titre original « Dead man’s blues »…). C’est en fait le deuxième tome d’une série de quatre volumes, avec les deux mêmes personnages principaux, qui tourne autour du jazz, à des époques et dans des villes américaines différentes.
Après La Nouvelle-Orléans en 1919, on se retrouve donc dans « Mascarade » dans le Chicago de 1928. Les deux détectives dont nous avons fait connaissance dans le premier volume, Michael Talbot et Ida Davis travaillent désormais depuis plusieurs années pour l’agence Pinkerton de Chicago. Pour Michael, homme blanc mais qui est marié et a des enfants avec une femme noire, et pour Ida, qui est noire mais tellement pâle qu’elle peut presque passer pour une jeune femme blanche, vivre à Chicago est moins compliqué que vivre dans le Sud des Etats-Unis, même s’il y a quand même de la ségrégation dans le Nord. Les deux collègues sont engagés par l’une des femmes les plus riches de Chicago, Mme Van Haren, pour retrouver sa fille Gwendolyn, qui a mystérieusement disparu, le même jour que son fiancé. Parallèlement, on fait la connaissance d’un mafioso, Dante, à qui Al Capone a demandé d’enquêter sur un empoisonnement au champagne qui a frappé une réunion de mafiosi. Dante s’était exilé à New York il y a six ans après avoir servi à sa famille du champagne de contrebande qui s’était révélé frelaté et avait décimé son entourage. Quant aux policiers de Chicago, ils retrouvent dans une ruelle un truand assassiné, et à qui on a arraché les yeux – un mode opératoire qui rappelle un ancien crime à Jacob, le photographe appelé sur les lieux…
Chicago à la fin des années 20 est l’endroit parfait pour y situer un roman policier ! Quartiers interlopes où noirs et blancs se mélangent dans des speak-easys pour danser au son du jazz (on retrouve bien sûr Louis Armstrong, qui était déjà un personnage secondaire de « Carnaval »), prohibition, mafia omniprésente... Ray Celestin s’appuie bien sûr sur tous ces éléments pour bâtir son histoire. Les multiples intrigues tiennent tout à fait la route, mais c’est surtout le contexte du roman qui est très intéressant. Il est vraiment agréable de retrouver les deux personnages principaux, Michael et Ida, toujours très attachants. Ida surtout, qui était une jeune fille dans « Carnaval », est désormais une femme d’une trentaine d’années qui montre ici toute l’ampleur de son talent – j’ai trouvé également que ce roman était plus sombre, moins gentillet que le premier tome. Le récit s’appuie sur des personnages secondaires bien développés et qui ont beaucoup de poids dans le roman, l’auteur a su trouver le bon équilibre entre les différentes intrigues.
« Mascarade » de Ray Celestin est quand même un tout petit peu trop long, c’est un pavé de près de 600 pages qui aurait peut-être mérité d’être un peu élagué, mais les personnages principaux sont attachants, le contexte historique et culturel est très plaisant, et on sent que l’auteur s’est bien documenté. Sa post-face est très intéressante, et il entretient le suspense en annonçant un troisième tome qui se passera à New York dans les années 40. Tant mieux, ce deuxième tome confirme son talent et l’intérêt de cette série policière basée sur les grands moments du Jazz aux Etats-Unis. Et encore une fois, quelle belle couverture!
Publié en Février 2017 au Cherche-Midi, traduit par Jean Szlamowicz, 576 pages.
9e lecture de la Rentrée Littéraire 2017. Et je suis ravie de participer de nouveau au challenge « A Year in England » car c’est un roman anglais!
J’hésite depuis quelques temps à lire Carnaval mais je crois que je vais me lancer avec ce 1e tome
enchaîner les deux premiers tomes peut être vraiment sympa !
Il me fait de l’oeil mais 600 pages…
600 pages qui se lisent vite…
Visiblement cette série a ses adeptes ! lL’univers me plait mais trop long pour moi je crois..! ^^
c’est vrai que quasiment 600 pages, même si ça se lit bien, il faut pouvoir trouver le temps…
Et y a-t-il le même petit côté « bibliothèque verte » à l’intrigue, que tu avais trouvé dans « Carnaval »?
non, justement, le ton est plus grave que dans « Carnaval » donc je n’ai pas eu ce petit bémol cette fois-ci
Commencé hier soir, j’entre doucement dedans et je m’y sens déjà très à l’aise 😉
il est vraiment très plaisant et accessible …
J’ai adoré ce livre 🙂
je viens de lire ton billet, effectivement tu es très enthousiaste 🙂
Pas suffisamment attirée par le contexte pour tenter ce pavé. Le jazz, je préfère l’écouter… en lisant 😉
j’en écoute rarement, mais j’aime bien les romans et les films qui tournent autour du jazz…
oh chanceuse ! forcément je vais le réserver à la bibli ! j’avais lu le premier en anglais – tu as trouvé bien la traduction ??
oui, pas de pb avec la traduction, en tout cas elle ne m’a ni dérangée ni choquée 🙂