« Prodigieuses Créatures » est un roman de Tracy Chevalier inspiré de faits réels. Bien que l’auteure soit américaine, l’histoire se passe en Grande-Bretagne, dans le Dorset, au début du XIXe siècle, et a de forts accents austeniens.

Elizabeth Philpot est une jeune femme issue de la bourgeoisie anglaise qui s’installe dans le Dorset avec ses deux sœurs elles aussi célibataires, car elles n’ont plus les moyens de vivre dans la capitale. Elizabeth est peu conventionnelle pour son époque, elle s’intéresse à la science, à la nature, et explore les environs, la jupe et les gants couverts de boue à la recherche de ce que les locaux appellent des « curios », des fossiles. C’est ainsi qu’elle rencontre Mary Anning, une petite fille issue d’un milieu défavorisé, qui a un vrai flair pour trouver des fossiles, et qui les revend aux touristes pour aider financièrement sa mère.

Ce roman raconte l’amitié, sur deux décennies, de ces deux femmes que tout semble pourtant opposer : une quinzaine d’années les séparent et elles viennent de milieux sociaux très différents. Pourtant elles sont réunies par leur passion pour les fossiles, mais aussi parce que toutes deux sont des femmes en marge de la société – Mary car elle vient d’une famille très pauvre, Elizabeth car elle est une vieille fille, ni assez jolie, ni assez riche, ni assez classe pour qu’on la demande en mariage.

Il y a du Jane Austen dans « Prodigieuses Créatures », où la romancière est d’ailleurs mentionnée. Elizabeth est vive et décalée, et rappelle un peu son homonyme d' »Orgueil et Préjugés », et il y a aussi quelques histoires d’amour contrariées, pour des questions de milieux sociaux différents ou de snobisme. Mais le roman évoque également les débuts de la paléontologie, les difficultés à être des femmes dans un monde d’hommes, ou encore la théorie de l’extinction des espèces – il est impensable à l’époque que les fossiles trouvés puissent correspondre à des animaux disparus…

Elizabeth Philpot et Mary Anning ont réellement existé, tout comme la plupart des personnages -notamment les scientifiques – que l’on croise dans ce roman. Le récit aborde de nombreux thèmes passionnants, pourtant je n’ai pas été totalement conquise par « Prodigieuses Créatures ». Ce que j’ai lu m’a intéressée mais ne m’a pas passionnée, je me suis vaguement ennuyée durant ma lecture, que j’ai trouvée trop longue. Peut-être est-ce dû au fait que je n’ai réussi à m’attacher ni à Elizabeth ni à Mary? J’ai trouvé le roman bien écrit, mais un peu terne et plat, et manquant de rythme…

Même si je ne suis pas enthousiaste, « Prodigieuses Créatures » n’est pas un livre que je déconseille pour autant, Tracy Chevalier a une belle plume et le livre est riche en sujets intéressants. Mes comparses du Bibliomaniacs d’Avril l’ont d’ailleurs beaucoup aimé et les critiques sont globalement excellentes…mais il m’a manqué quelque chose pour que ce rendez-vous soit vraiment réussi. 

Publié en 2010 aux éditions de la Table Ronde, traduit par Anouk Neuhoff, en poche chez Folio, 436 pages.

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