Cet été, j’ai adoré lire « Les Déracinés » de Catherine Bardon, et j’avais hâte de lire la suite, « L’Américaine », d’autant plus qu’un troisième tome va paraître dans quelques mois…
Ce deuxième volume est centré sur Ruth, la fille de Wilhelm et Almah, née dans la colonie dominicaine où ses parents ont trouvé refuge pendant la guerre. En 1961, Ruth a vingt ans, et fait le trajet inverse de celui de ses parents puisqu’elle se rend à New York, où ils n’avaient pas eu l’autorisation de s’installer, pour y étudier le journalisme à l’université de Columbia, hébergée chez son oncle et sa tante paternels. Sur le bateau, elle fait la rencontre d’un Dominicain de son âge, Arturo, qui lui aussi se rend à New York pour faire ses études…
J’ai retrouvé avec bonheur la famille Rosenheck car je m’étais vraiment attachée à ses membres lors de ma lecture des « Déracinés, et j’ai donc englobé Ruth dans mes a priori positifs à l’égard de cette histoire. Cependant, le second tome ne m’a pas autant conquise que le premier tome.
« Les Déracinés » avaient de nombreux atouts : un contexte historique passionnant (la Seconde Guerre Mondiale), des personnages principaux très porteurs (Wilhelm et Almah, avec une histoire d’amour dans la tourmente) et un axe original puisque le couple arrivait dans un pays peu connu, la République Dominicaine. Dans « L’Américaine », l’héroïne n’a pas à fuir – elle fait partie d’une génération qui grandit en temps de paix-, au contraire, elle a le choix, du pays – s’installer aux Etats-Unis, retourner en Europe, rester en République Dominicaine, partir en Israël – et de la langue : espagnol, anglais, allemand, hébreu? Mais un excès de choix peut paralyser, et durant 480 pages, Ruth tourne en rond.
Tout ce qu’elle entreprend m’a semblé survolé, d’ailleurs les chapitres sont tous très courts… elle est censée étudier à Columbia mais ses études ne donnent lieu qu’à quelques phrases, tout comme son stage au Times. Si la relation avec Arturo est bien développée, et qu’on devine que Lizzie va avoir une place plus importante dans le tome suivant, Debbie n’est qu’esquissée, et il n’y a aucune histoire d’amour vraiment marquante et développée. Les séjours en Israël et en République Dominicaine ne sont pas non plus décrits en profondeur, j’ai eu l’impression que Ruth était de passage partout. Alors certes, le personnage est attachant et le livre nous conte ses années d’apprentissage, mais il y a une vraie baisse de régime en comparaison du premier tome où le rythme était trépidant. J’ai été également gênée par le fait que certains chapitres concernant Ruth soient narrés à la troisième personne et d’autres à la première personne, sans que je comprenne la raison de ce changement…
Je ne boude pas non plus mon plaisir : Catherine Bardon est une excellente conteuse, le récit est fluide et plaisant, il y a de nombreux rebondissements, et j’ai encore une fois passé un très bon moment de lecture. Cependant j’ai eu l’impression que « L’Américaine » était un « pont » entre deux tomes, et que Ruth était une passeuse entre deux générations : j’espère par conséquent que le troisième tome permettra de renouer avec des personnages porteurs et un contexte historique fort.
Publié aux Escales en Mars 2019, 480 pages.
ah la deuxième guerre mondiale ! dommage pour ce deuxième tome … mais on sent bien que tu te précipiteras sur le troisième !
mais oui, j’ai hâte de le lire !
Je suis en train de lire Et la vie reprit son cours, le troisième tome de la saga, lui aussi centré sur Ruth.
Le récit manque un peu de profondeur et les chapitres très courts , c’est davantage une chronique se référant à des évènements marquants du XX ème siècle (assassinat de Martin Luther King, septembre noir etc). La lecture en est cependant agréable et permet de voyager entre la République dominicaine, Israël et les Etats Unis dans une moindre part.
Lecture toutefois très intéressante qui permet d’aborder différemment la République dominicaine touristique
oui, j’aime surtout le travail de l’autrice pour montrer une autre facette de ce pays surtout connu pour son tourisme !