Je n’avais encore jamais lu de roman de Romain Slocombe mais j’avais entendu du bien de sa série policière basée sur le personnage de l’inspecteur Léon Sadorski, et j’ai donc décidé de la découvrir ce week-end.
L’histoire se déroule en Avril 1942 à Paris. Le Léon Sadorski du titre est inspecteur de police et travaille pour les Renseignements Généraux. Cet ancien combattant est pétainiste, antisémite et n’hésite pas à profiter de son statut et de la vulnérabilité des gens qu’il contrôle, et notamment les Juifs, pour arrondir ses fins de mois. Alors que vient de lui être confié un dossier concernant deux sœurs qui sont soupçonnées de se prostituer et de fréquenter des soldats allemands, il est convoqué à Berlin et emprisonné pour une sombre histoire d’ancienne maîtresse qui serait un agent soviétique infiltré…
Commençons par ce qui m’a plu dans ce roman : on ne peut nier que Romain Slocombe soit passionné par son sujet et ait réalisé de gros travaux de recherche pour reconstituer la période, ainsi que le fonctionnement administratif de l’époque. Il y a énormément de références historiques et d’explications, et même les personnages et les dossiers sur lesquels travaille l’inspecteur sont inspirés de faits réels. Le choix d’un anti-héros en personnage principal est également très porteur.
Cependant, j’ai eu un sentiment mitigé à la lecture de ce premier tome. A mes yeux, Romain Slocombe est tombé dans les travers que l’on rencontre souvent dans les romans policiers historiques – ceux de Philip Kerr, par exemple, ou encore ceux d’Harald Gilbers : la priorité est donnée à la reconstitution historique, à l’ambiance, au détail… et non à l’intrigue, souvent poussive. Ce livre compte 480 pages, et il a bien fallu attendre près de 200 pages avant que l’histoire ne décolle. En effet, toute la partie qui se déroule en Allemagne est assez nébuleuse, et il ne se passe finalement pas grand chose, alors que la résolution du crime m’a semblé quant à elle expédiée.
L’inspecteur Sadorski est assez haïssable, certes, mais ce n’est pas cela qui me dérange : j’ai surtout trouvé qu’il manquait d’incarnation et de profondeur. Il est très libidineux (il porte secours à sa jeune voisine juive de quinze ans en espérant pouvoir profiter de ses charmes) et le récit regorge de détails glauques et scabreux, parfois jusqu’à l’indigestion.
J’ai donc été déçue par « L’Affaire Léon Sadorski », d’autant plus que j’avais eu des échos très positifs sur ce roman, j’avais donc de grandes attentes. Je lui reconnais cependant des qualités et un certain potentiel, et j’ai donc enchaîné sur le deuxième tome « L’Etoile Jaune de l’Inspecteur Sadorski » donc je vous parlerai bientôt sur le blog.
Publié chez Robert Laffont en 2016, disponible en poche chez Points, 480 pages.
Je n’avais pas accroché non plus et l’écriture m’avait dérangé!
j’ai enchaîné avec le T2 et j’ai trouvé qu’il était mieux écrit et que l’intrigue était mieux maîtrisée…