Eva Dolan est une autrice que j’avais envie de découvrir depuis un certain temps et j’ai profité du Mois Anglais pour lire « Les Oubliés de Londres » qui est un roman indépendant – il ne fait pas partie de la série policière mettant en scène les enquêteurs Zigic et Ferreira.
« Les Oubliés de Londres » commence avec une fête dans un immeuble londonien voué à la démolition : en effet, des promoteurs veulent le raser pour construire des résidences de standing et la plupart des habitants ont quitté les lieux après avoir reçu une offre financière. Des activistes combattant la gentrification du quartier et l’expropriation de ses habitants ont levé des fonds pour financer leur lutte, via la publication d’un livre, et remercient ainsi leurs donateurs. Parmi eux, Hella, une jeune femme qui est devenue la figure de proue du mouvement, très médiatisée depuis qu’elle a été tabassée par un policier lors d’une manifestation, et Molly, la soixantaine, qui milite depuis la grève des mineurs sous Thatcher, dans les années 80, et qui est en quelque sorte le mentor d’Hella. Durant cette soirée, Hella demande de l’aide à Molly pour se débarrasser d’un cadavre, en lui disant qu’elle a tué accidentellement cet homme qui tentait de l’agresser…
L’histoire alterne les points de vue de Molly et d’Hella, et évoque également des événements qui se sont produits il y a plusieurs mois voire plusieurs années. J’ai d’abord été très intéressée par cette plongée dans le milieu activiste londonien, et par ces deux personnages de militantes. Mais j’ai fini par être lassée par la lenteur du rythme et par le fait que l’intrigue tourne en rond pendant plus de la moitié du livre. J’ai vraiment trouvé le récit poussif, même tout s’accélère et devient beaucoup plus intéressant dans la dernière partie.
Mais paradoxalement, plus l’histoire devenait intéressante, plus cela soulignait les faiblesses de l’intrigue : en effet, pourquoi demander de l’aide à Molly plutôt qu’à d’autres personnes? pourquoi cacher un cadavre dans un ascenseur désaffecté au lieu de le dissimuler dans un endroit beaucoup moins en vue? J’attendais également beaucoup plus de la fin, qui m’a semblé un peu facile et ne m’a pas convaincue.
Tout n’est pas à jeter dans « Les Oubliés de Londres » : les personnages, le milieu où se déroule l’intrigue, la dénonciation des violences faites aux femmes, les rebondissements, sont plutôt bien pensés… malheureusement, j’ai trouvé l’ensemble mal maîtrisé, et globalement décevant. Une première rencontre ratée avec Eva Dolan, même si je lui donnerai sans doute une autre chance avec sa série policière, dont j’ai eu de bons échos.
Publié en Février 2020 chez Liana Lévi, traduit par Lise Garond, 388 pages.
38e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.
Merci Eva pour ce commentaire qui ne me donne pas envie de le lire, j’avais beaucoup aimé Long way home à l’époque et je ne tiens pas à être déçue (car j’ai remarqué que très souvent tes propres commentaires reflètent mon ressenti)
Une petite liste de mes dernières : I am, I am, I am de Maggie O’ Farrell (recommandé par toi, mais j’avais lu déjà 5 roman d’elle, dorénavant les lirai tous +++)
Cristina Comencini Quatre amours : 15/20 pour le plaisir de lecture
Marion Brunet : Vanda 18/20 (tu as raison, encore mieux que L’été Circulaire)
Elisa Shua Dusapin Hiver à Sockcho 15/20
Mo Hayder Poppet (Fetiches en français) 16/20 et en ce moment je relis Graham Swift « Wish you were here » et je termine Les couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre avant d’attaquer son dernier
Une bise à toi
ravie que tu aies aimé Iam Iam Iam ! je note le livre d’Eva Dolan que tu me conseilles, j’en avais effectivement entendu de très bons échos !
Oh bin dommage quand meme pour les lacunes…mais cela reste une bien belle enquete…
Oh dommage, le résumé était plutôt alléchant ! J’ai Les Chemins de la haine d’elle dans ma Pal, je commencerai donc avec celui-ci, en espérant ne pas être déçue !
oui c’est un roman indépendant de la série policière dont fait partie Les Chemins de la Haine, donc j’espère que celui-ci est meilleur !
On est loin du coup de coeur 🙂
oui, c’est bien dommage !