C’est grâce à l’avis enthousiaste de Coralie que je me suis plongée dans Mailman, un livre à côté duquel je serais sinon complètement passée. Le thème était alléchant : un facteur ouvre et lit le courrier qu’il est censé distribuer. Je m’attendais donc à un roman sur le voyeurisme épistolaire, mais je me trompais. Le début m’a d’ailleurs fait un peu peur car je trouvais le personnage principal, Albert Lippincott dit Mailman, assez glauque et j’imaginais un personnage solitaire, peu râgoutant, peut-être un peu psychopathe, et qui sait, tuant un de ses voisins dont il aurait épié la vie à travers sa correspondance. Or, pas du tout.
Mailman est un personnage attachant, à la vie pleine de rebondissements tragi-comiques, et une fois passées les cent premières pages, j’ai dévoré ce roman. Par une série de flashbacks, l’auteur, J. Robert Lennon nous dévoile tout de la vie de Mailman : sa vie actuelle, son enfance, son adolescence, sa période universitaire, son mariage, son divorce, sa liaison avec sa petite amie…
J’ai trouvé le récit savoureux, car si Mailman est un brave type, il réalise avec une grande innocence et peu de culpabilité les fantasmes ultimes des gens : il lit le courrier d’autrui, se permettant même une fois de rédiger lui-même la réponse à une lettre interceptée (dans un passage extrêmement drôle), il se venge de son professeur de lycée en lançant une méchante rumeur, il est attiré par sa sœur, il regarde du porno sur les ordinateurs de la bibliothèque municipale (et on se surprend à le plaindre car il est quand même victime d’une injustice… !), il décide brutalement de changer de vie et se retrouve paumé au Kazakhstan…
Tout est très bien écrit, et assez drôle et j’ai tourné les presque 700 pages facilement et rapidement. Mention spéciale à l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture qui a publié ce roman sorti aux USA il y a plus de 10 ans et inédit jusque là en France, et en a fait un très bel objet, à la couverture douce et originale.
Vers la fin du roman cependant, le ton change et devient assez désespéré lorsque l’on accompagne Mailman dans son road trip familial…j’ai été prise aux tripes par le destin de ce loser magnifique auquel je m’étais attachée et sur lequel je savais tellement de choses qu’il faisait presque partie de la famille, comme un oncle un peu bizarre mais quand même gentil.
C’est donc une belle découverte, que vous pourrez également retrouver dans la nouvelle session de notre podcast Bibliomaniacs.
Publié le 20 février 2014 aux Editions Monsieur Toussaint Louverture, 672 pages.
il m'attend !
ne le fais pas attendre trop longtemps 😉
Il m'attend aussi !!
En plus d'un contenu visiblement de très bonne qualité, c'est en plus un objet fort agréable à regarder et à manipuler…
Les Éditions Toussaint Louverture font, je trouve, du très beau travail …
je ne connaissais pas cette maison d'éditions, mais c'est effectivement du travail de qualité, tant au niveau choix d'édition qu'au niveau design
Tu enchaines les pavés!
oui, pour Bibliomaniacs, et d'ailleurs j'ai un peu fini aux forceps, heureusement que les deux livres m'ont plu….
Un grand moment de lecture, exact, et je confirme que l'éditeur offre des pépites
je suis bien d'accord avec toi 😉
je l'ai sur ma table de chevet…le côté pavé un peu glauque me faisait peur aussi, tu me rassures (après Jérôme et Coralie), je l'attaque tout bientôt , j'espère être aussi enthousiaste que toi….
hâte de savoir ce que tu en penses…et de lire ton billet 😉
J'ai adoré, c'est le genre de roman qui me convient parfaitement.
il faudrait que je lise d'autres romans du même auteur…je ne sais même pas s'ils ont été publiés en France…