Une place à prendre- JK Rowling

 

Dans le cadre de ma participation au Mois Anglais,  un roman que je n’avais pas annoncé dans mon billet de présentation, mais que cette aventure m’a permis d’enfin lire, puisqu’il était sur ma LAL depuis un certain temps déjà : « Une place à prendre », de JK Rowling, dont j’avais par contre lu le second livre post-Harry Potter : l’Appel du Coucou.

Une place à prendre se passe dans une petite commune anglaise, Pagford, une sorte de microcosme à la Miss Marple, où le nombre de maisons est réduit mais couvre toute une palette de comportements et de personnalités. Le récit commence par la mort d’un des conseillers municipaux, Barry Fairbrother…son décès laisse une place vacante au conseil municipal, objet de toutes les convoitises et de toutes les tensions, car la petite ville de Pagford veut se débarrasser de la gestion de la cité HLM voisine et de son centre de désintoxication…La mort de Barry Fairbrother va donc être le révélateur des facettes les plus sombres des habitants de Pagford, jusqu’au drame final.
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« Une place à prendre » est un pavé extrêmement bien écrit, qui m’a tenu en haleine tout au long du roman. JK Rowling dissèque avec une froideur chirurgicale les mesquineries et les travers humains, et dépeint dans ce récit choral toute une galerie de personnages où il n’y a pas grand monde pour relever le niveau- elle sait appuyer là où ça fait du mal, et ne s’en prive pas. Violence physique et sexuelle, harcèlement moral, mépris, malhonnêteté, lâcheté, tromperie… c’est la banalité du mal quotidien, où personne n’est épargné et personne n’est innocent, que ce soit les hommes ou les femmes, les adultes ou les adolescents. Les enfants méprisent leurs parents, souvent avec raison, les parents sont aveugles à la souffrance de leurs enfants ou irresponsables, les relations de couple sont en majorité dysfonctionnelles et malheureuses.
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Le constat est assez désespéré, puisque le seul personnage sympathique semble être le mort, et il n’y a pas d’échappatoire : sans vouloir dévoiler la fin, l’empathie et la confiance provoquent indirectement le drame, l’individualisme et l’égocentrisme dérivent en non-assistance à personne en danger, et il ne fait pas bon naître dans l’ « Angleterre d’en bas ».
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L’écriture est assez féroce et déprimante, mais l’auteur sait très bien gérer la multitude de personnages, et toutes les mini-intrigues qui en découlent. C’est un vrai page-turner, et à mes yeux une reconversion littéraire réussie pour JK Rowling.

le mois anglais 3

19 commentaires sur “Une place à prendre- JK Rowling

    1. j'avais tenté de le lire il y a quelques mois, et je n'arrivais pas à rentrer dedans, j'avais laissé tomber au bout d'une trentaine de pages, je l'ai repris et cette fois-ci je l'ai quasi lu d'une traite…comme quoi le contexte dans lequel on lit un livre joue énormément…

  1. J'ai envie de le lire mais ai hésité pour des raisons bien prosaïques : sa longueur, son poids lorsqu'il était en grand format, et sa couverture moche. Affligeant ! Je pense que je vais tout de même finir par me décider à le lire, j'adore ce genre d'histoires et je suis ravie que Rowling ait changé de cadre ! Merci pour ton billet 🙂

  2. Un roman passionnant de bout en bout. je l'avais lu à sa sortie et j'avais adoré. C'est vrai que c'est assez déprimant dans le sens où c'est très noir, mais c'est tellement bien fait!!

  3. Bonjour Eva, c'est une histoire très noire avec des personnages pas sympathique du tout mais j'ai lu ce roman d'une traite. Pour ma part, c'était mon premier "J.K. Rowling". Bonne après-midi.

  4. Une merveille ce roman, pour moi un chef d'oeuvre de construction et de finesse, à la fois tellement anglais et totalement universel, évidemment c'est sombre et presque désenchanté, mais quelle maitrise dans l'écriture 🙂

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