Long week-end – Joyce Maynard

Puisque j’ai beaucoup aimé « L’homme de la montagne », on m’a fortement conseillé de lire « Long week-end », également de Joyce Maynard, adapté au cinéma récemment sous le titre « Last days of summer » avec Kate Winslet et Josh Brolin dans les rôles principaux.

Eté 1987, à la fin des vacances scolaires et durant le week-end de Labor Day, Henry, 13 ans, est au supermarché avec sa mère Adele, une femme fantasque qui vit repliée sur elle-même depuis son divorce, lorsqu’un homme lui demande de l’aide. Il s’agit de Franck, un prisonnier qui a profité de son hospitalisation pour s’évader. Ces quelques jours vont changer leur vie à tous les trois.
J’ai retrouvé dans ce roman des thèmes et ingrédients déjà présents dans « L’homme de la montagne » et avec lesquels Joyce Maynard est très à l’aise: l’adolescence et les tourments de la puberté, une mère divorcée considérée comme un peu folle et qui vit quasi recluse depuis sa séparation, la chute d’un homme, les tragédies que l’on provoque sans penser à mal.
J’ai été touchée par ce roman très bien écrit, où la plume de Joyce Maynard a su créer une atmosphère intime: intimité de ce qui se passe dans la tête d’Henry, le narrateur, et intimité de la maison, où se passe quasiment tout le récit puisque Franck est recherché et ne peut donc pas sortir. La maison est un lieu d’enfermement pour Adele, la mère, encore jeune et belle, autrefois danseuse enjouée, mais qui a sombré après une succession de drames et ne quitte presque plus son domicile. Paradoxalement, c’est un prisonnier qui va la libérer, elle, de sa prison en lui redonnant l’espoir et le goût à la vie. J’ai aimé tous ces personnages créés par Joyce Maynard, que ce soit bien sûr Franck, Adele et Henry, très bien incarnés, et que je n’avais aucun mal à imaginer, mais aussi tous les personnages secondaires, jamais manichéens, comme le père, la belle-mère, le demi-frère ou encore la voisine Evelyne et son fils handicapé Barry.
Joyce Maynard
L’histoire racontée est très belle et poignante, et ce roman me reste vraiment en tête. Joyce Maynard est une excellente storyteller et excelle à créer des personnages, des atmosphères, des sentiments. Mon seul bémol est que j’ai adoré le personnage de Franck, le prisonnier en cavale, mais je ne l’ai pas trouvé très crédible: pour quelqu’un qui a passé près de 20 ans en prison, où il a été incarcéré tout jeune homme, je l’ai trouvé trop pragmatique, trop à l’aise, trop en phase avec la société pour quelqu’un qui a passé la moitié de sa vie en prison. Tout comme j’ai trouvé la raison qui a envoyé Franck en prison un peu trop énorme.
Mais ce n’est pas bien grave, et j’ai dévoré cet excellent roman, qui m’a vraiment beaucoup plu. Hâte de découvrir « Les filles de l’ouragan », du même auteur!

26 commentaires sur “Long week-end – Joyce Maynard

  1. Un excellent souvenir de lecture pour moi aussi. C'est vrai que Joyce Maynard brasse souvent (sans qu'on ait l'impression qu'elle se répète) les mêmes thèmes… Baby love, qu'on cite moins souvent, est à découvrir aussi, bien que je l'ai un peu moins aimé.

  2. J'ai découvert cette auteure avec ce titre et j'avais beaucoup aimé. Je sais que L'homme de la montagne est dans les pré sélections Elle et j'espère vraiment qu'il passera. Quant à Les filles de l'ouragan, il est noté bien sûr.

  3. Moi aussi j'ai envie de lire Les filles de l'ouragan après ma lecture de l'homme de la montagne. Celui-ci je ne l'ai pas lu, j'ai simplement vu l'adaptation au cinéma, et j'ai beaucoup apprécie, je ne sais pas à quel point c'est fidèle au roman, même si ce que peut faire passer Joyce Maynard à travers la lecture passe également à travers l'écran. Mais j'avais trouvé que c'était un très bon film, plein de sensualité.

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