J’avais lu à sa sortie le « Sermon sur la chute de Rome » de Jérôme Ferrari, que j’avais apprécié, et je me réjouissais donc de lire son nouveau roman, « Le Principe », consacré au physicien allemand Werner Heisenberg (oui, celui qui a inspiré le pseudonyme de Walter White dans la série « Breaking Bad »!).
Werner Heisenberg est connu pour son « principe d’incertitude » découvert en 1927 et pour le Prix Nobel 1932 qu’il a reçu, à seulement 31 ans. Le narrateur, étudiant en philosophie un peu paumé, rate un examen oral car il avait fait l’impasse sur une étude d’Heisenberg. Il va, en s’adressant directement à Heisenberg, qu’il vouvoie, nous conter la biographie du savant, en s’attachant principalement à un point, le fait qu’Heisenberg n’ait pas quitté l’Allemagne à l’arrivée des Nazis et ait choisi de rester dans son pays pour continuer à travailler sur un projet de réacteur nucléaire.
La plupart des avis sur la blogosphère sont enthousiastes, voire dithyrambiques, le mien sera plus mitigé. La force de ce roman est bien entendu la langue magnifique de Jérôme Ferrari, belle et intense, qui donne à la fois profondeur et légèreté au récit. L’auteur a une façon très talentueuse et naturelle de mêler deux histoires, la sienne et celle d’Heisenberg. Alors, oui, c’est un roman très littéraire écrit avec beaucoup de dextérité, et qui est un vrai plaisir à lire, même s’il exige de la concentration.
Cela étant, la vie d’Heisenberg en elle-même m’a très peu intéressée. J’ai vraiment apprécié la fin du livre, lorsque les scientifiques allemands sont assignés en résidence, et leur réaction en apprenant que les Américains ont réussi à développer la bombe nucléaire et l’ont faite exploser au Japon, mais j’ai trouvé Heisenberg, en tant qu’humain, bien fade, et sa vie, au delà des découvertes scientifiques, bien moins intéressante que ce à quoi je m’attendais : peu de vrais dilemmes, peu de complexité, peu de tensions…sur ce sujet j’ai eu l’oscillogramme à plat pendant tout le roman…
Il est fort possible que je sois passée complètement à côté du « Principe », mais j’avoue sans (trop) de complexe que le personnage d’Heisenberg ne m’a pas du tout passionnée. C’est dommage car je suis en admiration devant la plume de Jérôme Ferrari!
22e participation au Challenge Rentrée Hiver 2015 organisé par Valérie et hébergé par Laure de Micmelo.
Publié le 4 mars 2015 aux Editions Actes Sud, 176 pages.
Je ne crois pas que la vie d'Heisenberg puisse m'intéresser, je passe.
j'ai du mal à me laisser convaincre j'avoue ….pourtant une gde partie crie au génie
une grande partie de la blogo, fallait-il comprendre 😉
J'ai prévu de le lire la semaine prochaine. Au moins ton avis mitigé après tous les avis plus qu'enthousiastes que j'ai lu jusqu'ici relativise un peu les choses.
C'est vrai que j'ai adoré ce livre bien plus pour le style que pour la vie elle-même d'Heisenberg, mais ce que je l'ai adoré ce style magnifique !
@Laure : je suis d'accord, le style est magnifique, Ferrari est un auteur brillant
@Tant qu'il y aura des livres : c'est vrai, je n'ai lu que des avis ultra enthousiastes, pas même un petit bémol!
@Mior: blogo ou critiques dans les magazines, elles sont unanimes
@Tiphanie : je pensais que ça pourrait m'intéresser, mais en fait non…