Présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre des éditions Stock

Après avoir pris le petit-déjeuner dans un salon de coiffure fin Mars, j’avais cette fois-ci rendez-vous « Chez Huguette », rue de Fleurus, pour la présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre des éditions Stock.

J’ai à peine conscience que nous sommes déjà au mois de Juin, que c’est bientôt l’été et qu’il va falloir que je me décide pour les vacances, et hop me voilà déjà projetée en Septembre!

La vingtaine de blogueuses – et LE blogueur, Benoit – est accueillie dans ce resto bio, soigné et convivial, par l’équipe Stock. J’étais ravie de revoir Benoit et Nicole ( vus la semaine précédente à la remise du prix Orange), Noukette que je n’avais pas vue depuis quasiment un an,  Marine rencontrée au petit-déjeuner, mais dont le changement radical de couleur de cheveux a perturbé mon logiciel de reconnaissance faciale, de rencontrer enfin Virginie, blogueuse du Sud qui était également jurée du prix ELLE en 2014, ou encore Leiloona, que je n’avais encore jamais vue IRL!

L’équipe Stock, toujours aussi sympathique et souriante – mention spéciale à Valentine et à l’adorable Alix! – nous distribue un livret contenant les fiches des 12 livres de cette rentrée littéraire, dont 5 seront présentés ce soir, en plus du nouveau roman de Camille Laurens.

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C’est Manuel Carcassonne, directeur de chez Stock, qui commence la présentation de manière roborative, avec « Sa Mère » de Saphia Azzeddine, dont j’avais beaucoup aimé le précédent livre, « Bilqiss ». Cela fait un certain temps que Manuel Carcassonne travaille avec la belle romancière, puisqu’il avait déjà publié un de ses livres chez Grasset. Saphia Azzeddine, qui est aussi réalisatrice et actrice, revient avec un roman qui évoque la quête d’une jeune femme née sous X, Marie-Adélaïde, pour retrouver sa mère.

Stock met ensuite en avant deux premiers romans, en rappelant son rôle de dénicheur de talent, dont un livre français d’un auteur au nom prémonitoire, Eric Romand. Ancien coiffeur, auteur de pièces de théâtre, Eric Romand publie un récit autobiographique, des fragments de vie, celle d’un enfant qui grandit dans un foyer désuni, et qui très vite se rend compte qu’il est différent. Il trouve du réconfort dans les émissions de Guy Lux, notamment grâce à la présence lumineuse de Sheila, d’où le titre, « Mon père, ma mère et Sheila« .

C’est ensuite Raphaëlle Liebaert, directrice de la collection « La Cosmopolite », une collection que Stock veut vraiment mettre en avant en 2017, notamment avec la réédition des livres de Carson McCullers, qui présente l’autre premier roman de la soirée, un roman italien, « Les huit montagnes » de Paolo Cognetti. Déjà lors du petit-déjeuner, où elle nous avait présenté « Norma » de Sofi Oksanen, elle avait évoqué le fait qu’elle lisait en italien, et qu’il y aurait donc certainement des romans italiens à venir dans la collection. « Les huit montagnes », en lice en Italie pour l’équivalent du prix Goncourt, le Prix Strega, est un roman qui était très convoité en France, et que Stock a obtenu de haute lutte. Il est d’ailleurs en cours de traduction dans 31 pays…Ce livre raconte l’histoire d’un pré-adolescent de 11 ans, Pietro, élevé en ville, qui découvre la montagne lors de vacances estivales, et se lie d’amitié avec Bruno, un jeune vacher de son âge. Le roman a fait l’unanimité au sein de l’équipe Stock, mais chacune des collaboratrices de Stock semble l’avoir aimé pour une raison différente : évocation de la nature, roman d’apprentissage, roman familial… Raphaëlle Liebaert a souligné que « Les huit montagnes » était un roman dit « classique », qui aurait très bien pu être écrit il y a plusieurs décennies, et qui est relativement universel et intemporel.

Alice d’Andigné , qui est la directrice éditoriale de la littérature française chez Stock, nous parle ensuite du nouveau livre de Camille Laurens, dont j’avais beaucoup aimé « Celle que vous croyez ». Celui-ci, « La petite danseuse de quatorze ans », évoque la modèle qui pose pour Degas pour son oeuvre éponyme. Alice d’Andigné nous raconte que la modèle, Marie van Goethem, était effectivement un petit rat de l’opéra, un travail qui payait très peu : poser pour un peintre faisait gagner le double. Contrairement à de nombreux autres peintres, notamment Delacroix, apparemment spécialiste du genre, Degas n’était pas du genre à faire « passer à la casserole » ses modèles. Mais la jeune fille s’est pris de plein fouet le scandale que l’oeuvre a provoqué, ainsi que les critiques selon lesquelles Degas faisait  » du beau avec du laid »… C’est aussi l’histoire d’une famille, la mère et les trois filles, dont la vie – et la mort – sera intimement liée à l’Opéra de Paris.

C’est ensuite le tour du nouveau livre d’Erik Orsenna, bien connu de certains blogueurs qui l’ont pratiqué en tant que Président du Prix Orange : il a écrit une biographie de La Fontaine, « La Fontaine : une école buissonnière ».

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Puis, Anne et Claire Berest nous rejoignent, pour présenter leur livre écrit à quatre mains : « Gabriële ». Les deux soeurs sont toutes les deux écrivains, j’ai d’ailleurs lu il y a quelques années « Sagan 1954 » d’Anne Berest, mais jamais lu de roman de Claire Berest. Les sœurs, qui semblent très proches, très complices, ont écrit ce livre sur une femme qui a réellement existé, Gabriële Buffet Picabia, qui fut, comme son nom l’indique, la femme de Francis Picabia. Une femme hors normes, à la forte personnalité, qui décide d’être compositrice, un métier alors réservé un homme, et qui fut aussi une grande amoureuse: elle vécut une grande passion avec Picabia, avant de vivre un ménage à trois avec lui et Marcel Duchamps. Elle fut également amie de Picasso (et son témoin de mariage) et d’Apollinaire.  « Gabriële », c’est en fait l’arrière-grand-mère d’Anne et Claire Berest. Une ascendance dont les soeurs savaient peu de choses, puisque leur mère, Lelia Picabia, ne parlait jamais de sa famille paternelle, éludant toujours quand on lui demandait, à l’annonce de son nom, si elle était de la famille de Picabia. Les deux soeurs, adolescentes, se retrouvèrent cependant dans le vernissage d’une exposition consacrée à Picabia, rempli de gens très chics, un peu hallucinées d’être liées à un personnage aussi important. Elles qui ont toujours eu le projet d’écrire toutes les deux, ont décidé il y a trois ans d’écrire sur leur arrière-grand-mère et de se lancer dans une enquête sur elle. Elles se sont donc retrouvées à écrire sur des phares du monde artistique français, des légendes, devenus des « Guillaume », des « Pablo », presque des copains. Elles ont lu des biographies sur Picabia qui évoquaient Gabriële, mais en tournant autour du pot, notamment pour son ménage à trois avec Picabia et Duchamps, de crainte d’avoir des problèmes avec les ayant-droits…Un problème que les soeurs Berest n’ont pas, puisque ce sont elles les ayant-droits. Elles finissent leur présentation en expliquant comment elles ont écrit à quatre mains (ce qui est toujours un mystère pour moi) : non pas un chapitre ou une partie chacune, mais d’une manière tellement intégrée, l’une écrivant un passage et le passant à l’autre qui réécrivait par-dessus et continuait, si bien qu’à la fin, lors de la relecture, elles ne savaient plus vraiment qui avait écrit quoi.  Anne et Claire Berest ont présenté leur livre avec beaucoup de passion, d’une manière détendue mais enthousiaste, et m’ont vraiment donné envie de lire « Gabriële », sans doute le premier livre que je lirai de cette rentrée littéraire.

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Et pour finir, le joli tote bag « Stock », avec les cinq livres : « Gabriële » d’Anne et Claire Berest, « Sa mère » de Saphia Azzeddine, « Mon père, ma mère et Sheila » d’Eric Romand, « Les huit montagnes  » de Paolo Cognetti et « La petite danseuse de quatorze ans » de Camille Laurens.

28 commentaires sur “Présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre des éditions Stock

    1. j’ai étrenné le tote bag hier pour aller voter, avec un bouquin au cas où j’aurais à faire la queue, comme pour les présidentielles, mais j’ai voté en 3 minutes maxi 😀

  1. Sympa cette présentation de la rentrée. Le roman de Cognetti, que j’ai déjà lu avec son récit d’ermitage en montagne publié chez Zoé, est celui qui m’attire le plus.

  2. J’adore les soeurs Berest donc je vais acheter leur roman c’est certain, j’ai lu les deux.
    Sinon, je ne peux rien dire mais j’ai déjà lu pour un autre roman un livre que tu cites. Pas mal, mais pas un coup de coeur. J’en reparlerais à sa sortie !

    1. j’ai pensé à toi à la présentation, je savais que tu aimais Anne Berest! (mais je ne savais pas que tu aimais aussi sa soeur)
      ohhh tu m’intrigues…le Camille Laurens?

  3. Merci pour cette présentation qui fait très envie à la simple lectrice que je suis. Je suis très tentée par Sa mère de Sophia Azzedine dont j’ai lu quasi tous les livres tellement son style incisif me plait. J’ai donc hâte d’être à la rentreee pour découvrir tous ces livres.

  4. Je crois que tu n’as rien oublié 😉
    Soirée très sympa, très conviviale, et cette impression d’être vraiment privilégiée ! Ravie d’avoir vu tous les blogueurs d’ici et d’ailleurs mais alors, la cerise sur le gâteau c’était vraiment la présentation des sœurs Berest, très alléchante… Impatiente de lire leur livre !

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