Les Mystères d’Avebury – Robert Goddard

Robert Goddard est un auteur dont j’ai déjà lu plusieurs romans, notamment « Heather Mallander a disparu », certainement son livre le plus connu. J’ai donc profité du Mois Anglais pour lire son dernier opus, « Les Mystères d’Avebury ».

Le début était alléchant : l’histoire commence en 1981 avec le kidnapping d’une petite fille de 2 ans. Sa sœur, qui voulait barrer la route du fourgon qui l’emmenait, est heurtée par le véhicule et décède. Un jeune homme attablé au pub voisin, David Umber,  est témoin de toute la scène. Cet étudiant était venu dans ce pub pour rencontrer un mystérieux individu qui l’avait contacté pour lui faire des révélations sur l’identité de Junius, l’auteur de lettres politiques extrêmement virulentes écrites au XVIIIe qui se cachait derrière ce pseudonyme, et sujet de la thèse de David Umber. Un mystérieux individu qui ne viendra jamais au rendez-vous. Vingt-trois ans plus tard, David Umber qui vit désormais à Prague, est contacté par le policier qui avait enquête sur cette affaire demeurée irrésolue. Celui-ci souhaite son aide pour rouvrir le dossier, car il vient de recevoir des lettres signées Junius…David Umber, non seulement témoin du drame, mais aussi veuf de la baby-sitter des deux petites filles, qu’il avait rencontrée pendant l’enquête, va accepter d’épauler George Sharp, l’inspecteur à la retraite.

J’aime beaucoup les cold case, ces affaires anciennes et non résolues, et j’étais ravie de l’orientation de ce livre. Et effectivement, le récit démarre sur les chapeaux de roue, et reste accrocheur et trépidant jusqu’à la fin. Le suspense est bien entretenu et l’auteur mêle assez habilement, en tout cas au début, l’intrigue contemporaine et l’intrigue historique, qui était le sujet de thèse de David Umber lorsqu’il était étudiant : qui se cachait sous le pseudonyme de Junius? (Junius ayant d’ailleurs réellement existé).  Au début du roman, j’étais donc complètement ferrée, mais au fur et à mesure des pages, même si j’avais toujours envie de connaître le fin mot de l’histoire, j’ai trouvé que le récit devenait inutilement compliqué, et perdait donc de la densité. Trop de rebondissements, trop de personnages, trop de ramifications, jusqu’à perdre en crédibilité et frôler l’indigestion.

C’est un défaut que je relève souvent dans les thrillers : une bonne intrigue qui se noie dans une complexité inutile. Parfois l’histoire mériterait d’être un peu nettoyée et dégraissée pour gagner en simplicité et en efficacité. C’est dommage car l’idée de départ était excellente, le processus narratif pas mauvais du tout, et Robert Goddard sait clairement accrocher son lecteur : j’ai dévoré une grande partie du roman, même si le soufflé est par la suite retombé.

J’ai donc une impression mitigée sur « Les Mystères d’Avebury » de Robert Goddard : un roman qui aurait pu être excellent, mais dont le potentiel a été bridé par une mauvaise gestion de l’intrigue… Dommage!

 Publié en Mai 2017 chez Sonatine, traduit par Maxime Berrée, 480 pages.

Ma cinquième participation au Mois Anglais 2017.

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17 commentaires sur “Les Mystères d’Avebury – Robert Goddard

  1. c’est vrai que c’est rare ! J’avais bien aimé « Heather M a disparu » (une lecture de vacances en transat si mes souvenirs sont bons…) . Tes bémols me freignent pas mal et pourtant le sujet, le début très accrocheur. j’aime bien ton analyse des thrillers qui effectivement perdent en intensité en voulant se la jouer trop « complexe ».

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