« Jewish Gangsta » de Karim Madani est un roman que j’ai découvert sur Instagram : le temps que je me le procure, j’avais lu un autre roman du même auteur, « Casher Nostra » qui m’a beaucoup plu, avec un style particulier, un beau travail sur les personnages et une ambiance vraiment marquante.
« Jewish Gangsta » nous plonge dans le New York du tout début des années 90, avant l’arrivée à la tête de la mairie de Rudolph Giuliani et sa politique de tolérance zero. C’est « l’époque où l’on ne vendait pas encore de M&M’s sur la 42nd, mais du crack et de la cocaïne ». Karim Madani nous raconte l’histoire de quatre très jeunes gens qui ont comme point commun d’être juifs, de vivre dans des cités pourries, et d’être impliqués dans les guerres de gangs qui font rage à l’époque.
Ill Bill et Necro, de leurs vrais noms William et Ron Braunstein, sont deux frères adolescents passionnés de rap, de métal, et de culture bis. Ethan, fils d’un fan de jazz ancien trafiquant de marijuana, est un peu plus âgé: c’est une légende du vol de voitures, une spécialité pour laquelle il vient de purger une peine de prison. Quant à Jane, fille de dissidents soviétiques réfugiés aux Etats-Unis, elle a fondé un gang de filles juives qui s’oppose aux gangs latinos des environs.
La vie des deux frères est rythmée par les coups de feu et la musique. Ethan, quant à lui, met en place une combine pour gagner beaucoup d’argent, un schéma inventif et insolent mais qui pourrait lui coûter très cher. Et Jane se retrouve rapidement en prison, dans une atmosphère digne d’Orange is The New Black.
L’auteur nous raconte quatre destins pleins de bruit et de fureur, entre guerres de gangs, prison, violence, trafic de drogue, homicides, tensions raciales et affrontements avec la police, d’autant plus qu’Ill Bill, Necro, Jane et Ethan sont des marginaux parmi les marginaux en raison de leur couleur et de leur religion. Les personnages sont attachants, le style est original, dynamique, avec un fort pouvoir évocateur qui donne envie de réécouter toute la bande-son de l’époque, « Soud of da police » de KRS-One en tête.
Je ne sais pas si Jane et Ethan ont réellement existé – a priori oui – mais c’est le cas pour Ill Bill et Necro qui sont devenus des rappeurs et producteurs ayant une certaine notoriété.
« Jewish Gangsta » de Karim Madani plaira assurément aux nostalgiques des années 90, aux fans d’histoires de gangs et de trafics, aux amateurs de culture urbaine. Un roman original et percutant!
Publié aux éditions Marchialy en 2017, disponible en poche chez 10/18, 192 pages.
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