Une Deux Trois – Dror Mishani

J’ai découvert Dror Mishani, auteur israélien de polars, avec sa série policière autour du commissaire Avraham Avraham dont j’ai lu les trois tomes. « Une Deux Trois », son nouveau roman, est en revanche une publication indépendante, qui ne met pas en scène le protagoniste habituel.

Dans la première partie de ce livre, on fait la connaissance d’Orna, mère d’un petit garçon, qui vient de divorcer. Son conjoint l’a quittée pour une autre femme, avec qui il va avoir un nouvel enfant. Sur un site internet, elle fait la rencontre de Guil, un avocat sympathique, mais un peu terne, avec qui elle sort plusieurs fois, mais sans véritable enthousiasme…La deuxième partie est consacrée à Emilia, une auxiliaire de vie d’une quarantaine d’années, qui perd son travail lorsque son patient décède. Cette femme arrivée de Lettonie, qui ne parle pas bien hébreu, doit retrouver un emploi et un logement, et se débat entre problèmes financiers et isolement social. Et la troisième partie met en scène Ella, mère de famille qui travaille sur sa thèse dans un café…

« Une Deux Trois » est vraiment très différent des précédents romans de Dror Mishani. Certains lecteurs pourront trouver le rythme trop lent, ou l’ambiance trop froide, même si tout s’accélère dans la dernière partie, mais c’est un livre qui m’a beaucoup plu. Difficile d’en parler, d’ailleurs, sans trop en révéler, car l‘effet de surprise a beaucoup joué sur mon plaisir de lecture. En effet, j’ai lu « Une Deux Trois » non pas sur la base de son synopsis, mais tout simplement parce que c’était le nouveau livre d’un auteur que j’apprécie. Ce n’est pas vraiment un roman policier, plutôt un thriller psychologique, et une lecture que j’ai appréciée pour la tension qui y règne.

Les portraits de femmes sont vraiment réussis, avec des personnages qui sont sur le fil du rasoir , notamment Orna, fragilisée par son divorce, et qui doit gérer seule son petit garçon,  et Emilia qui se sent complètement perdue dans un pays où elle n’a pas les codes et pas d’attaches… Le roman évoque l’immigration économique en Israël de personnes non juives, et met en avant ces femmes étrangères qui arrivent pour travailler dans les services à la personne, et qui peuvent se retrouver complètement perdues dans ce pays où elles ne connaissent personne, et dont elles ne maîtrisent pas la langue.

« Une Deux Trois » montre un changement de registre pour Dror Mishani mais ce tournant dans sa production littéraire m’a convaincue. A découvrir !

Publié en Mars 2020 chez Gallimard, traduit par Laurence Sendrowicz, 336 pages.

29e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.

4 commentaires sur “Une Deux Trois – Dror Mishani

  1. Je note le nom de l’auteur et la trilogie, plutôt que ce titre, mais uniquement parce qu’il n’est pas encore en poche, car tu donnes vraiment envie de découvrir ce thriller ! Et puis un auteur israélien de polar, cela attise ma curiosité aussi.

  2. J’ai lu deux tomes de la série avec série avec le commissaire Avraham Avraham. Le premier m’a particulièrement plu. Je suis plus que curieuse de lire ce roman, histoire de voir comment il sort de ses sentiers battus. Et l’intrigue est, pour le moins… intrigante!

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