A jeter, sans ouvrir – Viv Albertine

« A jeter sans ouvrir » est un récit autobiographique de Viv Albertine, connue pour être la guitariste du groupe de rock britannique « The Slits » dans les années 70.

Viv Albertine raconte ici son quotidien de musicienne et de femme divorcée, rescapée d’un cancer, qui élève sa fille adolescente, et dont la quête d’une nouvelle relation est parsemée d’épisodes tragi-comiques.

En 2012, âgée de près de 60 ans, elle prépare le lancement de son premier livre lorsqu’elle apprend que sa mère nonagénaire, dont elle est très proche, est mourante. Le décès de sa mère et le tri des affaires de celle-ci, avec notamment la découverte d’un dossier « A jeter sans ouvrir », lui permettent de se replonger dans son enfance, marquée par le couple dysfonctionnel formé par ses parents – une Britannique et un Corse- et entachée par des secrets de famille et par la rupture avec son père après le divorce des parents.

Une fois séparée, sa mère fera en sorte de donner à ses deux filles l’opportunité d’être des femmes fortes et indépendantes, ce qui sera une pierre fondatrice de la carrière artistique de Viv. A travers les documents retrouvés, l’autrice dépeint la condition féminine des années 40 et 50, avec le joug que pouvait être le mariage, et laisse entrevoir le regret d’une relation manquée avec son père, et avec sa famille française.

Le récit est enlevé, souvent drôle (Viv Albertine ne manque pas d’humour et d’autodérision) même si les événements émouvants, voire dramatiques, sont légion. Si sa relation compliquée et teintée de jalousie avec sa sœur est parfois un peu trop présente dans le récit(elles vont jusqu’à se battre sur le lit de mort de leur mère !), et si Viv Albertine donne parfois un peu trop de détails à mon goût (on a bien compris qu’elle avait beaucoup de poils!), le livre présente deux beaux portraits de femmes, le sien et celui de sa mère.

Une très bonne surprise, qui donne envie de lire son premier livre, « De fringues, de musique et de mecs ».

Publié en 2019 chez Buchet-Chastel, traduit par Anatole Muchnik, 352 pages. 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *