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Après le catastrophique « Accro du Shopping à Hollywood », j’avais très peur que l’auteur traverse une mauvaise passe et que le nouveau Sophie Kinsella, pas encore traduit en français, soit tout autant décevant. Heureusement, il n’en est rien, et « Finding Audrey » qui est plutôt destiné aux adolescents et jeunes adultes et qui est très différent des autres romans de Sophie Kinsella, est une jolie réussite.
Audrey, 14 ans, vit recluse chez elle, cachée derrière des lunettes noires, depuis qu’elle a été victime de harcèlement scolaire. Voir du monde, retourner à l’école sont des choses inenvisageables même si les coupables ont été exclues de l’établissement – même un téléphone portable lui provoque des angoisses. Ses seules sorties sont ses rendez-vous avec sa psychologue, ses seules interactions sont avec sa famille : un père un peu à l’Ouest, une mère très impliquée, qui est focalisée contre la passion de son fils aîné Franck pour les jeux vidéo en ligne, et un petit frère de 4 ans, Felix. Pourtant, une visite impromptue de Linus, ami de Franck qui vient jouer avec lui aux jeux vidéo, la sort de sa routine enfermante : l’intérêt que lui porte le jeune homme va l’aider peu à peu à combattre ses démons.
Point de superficialité dans ce roman, qui aborde les termes graves du harcèlement scolaire, de la phobie sociale et de la dépression. Pourtant Sophie Kinsella arrive à injecter beaucoup d’humour dans le récit, notamment grâce aux personnalités particulières des parents d’Audrey, très bien retranscrites dans le scénario des petites vidéos que la jeune fille doit tourner en guise d’exercice pour sa psychologue. Audrey est sur le fil du rasoir, elle a dépassé les moments les plus sombres mais n’est pas encore au bout de ses peines : petit à petit, grâce à l’aide de Linus et au fait qu’elle n’est pas insensible aux charmes du garçon, elle arrive à reprendre pied et à se rouvrir au monde qui l’entoure, à s’intéresser de nouveau à sa famille, notamment à sa mère, qui, si elle a l’air folle furieuse au début de roman, apparaît peu à peu comme une femme qui s’est sacrifiée pour le bien-être de sa fille et n’en peut plus de tourner en rond chez elle.
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La romance entre Audrey et Linus est un peu cousue de fil blanc, mais j’ai trouvé que Sophie Kinsella décrivait avec beaucoup de finesse et de tendresse l’interaction entre ces deux personnages. Sous des apparences légères, le roman est plus profond qu’il n’en a l’air et arrive à la fois à tirer la sonnette d’alarme pour les adolescents persécutés et à véhiculer un message d’espoir, sur un ton dynamique et souvent drôle.
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« Finding Audrey »n’a rien à voir avec les autres romans de Sophie Kinsella, et j’ai été agréablement surprise par la façon dont l’auteur réussissait à traiter un sujet difficile. Si le roman est tout à fait adapté à un public adolescent, il pourra quand même être lu avec plaisir par un adulte. J’ai remarqué que je suis souvent plus exigeante quand je lis en anglais qu’en français, mais « Finding Audrey » tient tout à fait ses promesses, même en V.O. et prouve que Sophie Kinsella peut écrire des romans bien menés, drôles sans être superficiels et sensibles sans être larmoyants. Vivement sa publication en Français.
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Publié le 9 Juin 2015 chez Delacorte Press, 304 pages. Pas encore traduit en Français.
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3e participation au Challenge « A year in England »
Je vais passer mon tour malgré ta bonne critique car je ne suis pas très friande des romans pour adolescents.
Je ne suis pas tellement adepte de ce type de roman, mais il faut parfois dépasser ses a priori, car il paraît qu'il a pas mal de bonnes choses dans la littérature ado.
Je n'ai jamais lu l'auteur, mais avec ce titre je me laisserai bien tenter.