Marcel Frémaux, de père résistant qui fut déporté à Auschwitz et Buchenwald, est devenu biographe familial. Il écoute des personnes, souvent âgées, raconter leur vie, puis retranscrit leurs mots de façon plus littéraire. Un jour, une femme de son âge, Lupuline Beuzaboc, lui demande de rédiger la biographie de son père Tescelin, dont elle lui dit qu’il a aussi été résistant. Mais au fur et à mesure des séances, le doute s’installe dans l’esprit de Marcel.
‘La Légende de nos Pères’ n’est pas mon livre préféré de Sorj Chalandon, je n’ai pas été aussi touchée qu’avec le diptyque Mon Traître/Retour à Killybegs ou avec le Quatrième Mur. La première fois que je l’ai lu, j’ai même été déçue par ce roman, qui me semblait sonner faux, artificiel, comme les noms des protagonistes Tescelin et Lupuline Beuzaboc, un peu trop AmélieNothombesques à mon goût. Ce n’est qu’à la relecture, en ayant entre-temps découvert dans une excellente interview de l’auteur les raisons qui l’avaient motivé à écrire sur ce thème, que j’ai finalement apprécié ce récit.
En faisant parler Tescelin, c’est son père que Marcel Frémaux recherche. Un père avec qui il n’a jamais eu l’occasion de parler de la guerre, de la Résistance, de la déportation.
‘Mon père et moi pensions avoir le temps de parler de ce temps. Nous remettions à plus tard la cérémonie des confidences’
C’était au frère aîné que le père racontait.’Il parlait à Lucas, il jouait avec moi’
‘Son retour de camp, c’était cela. Des résistants en trop, des déportés en plus, une humanité barbelée dont on n’a su que faire’
Si Pierre Frémaux n’a jamais rien dit à son fils, c’est pour sa fille Lupuline que Tescelin Beuzaboc racontait ses histoires de résistance, pour être le héros de ses récits de petite fille, pour rejoindre le casting du ‘Père Tranquille’ de Noel-Noel.
Il fallait de l’action, des armes, des morts, des séquelles comme cette jambe mutilée sur laquelle Tescelin boite.
Je me suis graduellement attachée à Marcel Frémaux, cet homme sans femme, sans enfant, avec son père sans confidences, sa mère sans profession, son frère sans yeux, qui questionne l’admiration filiale, le statut de héros, la transmission des histoires familiales et de l’Histoire, et est partagé entre le goût de la vérité et la peur de blesser. J’ai également trouvé que la guerre et la résistance dans le Nord de la France étaient très bien évoquées par Sorj Chalandon. Il m’a quand même manqué un je-ne-sais-quoi dans ce roman pour que je sois vraiment convaincue et enthousiaste, et ce n’est certainement pas celui que je conseillerais à quelqu’un qui veut découvrir l’œuvre de Chalandon, mais en bonne adepte de l’auteur j’ai quand même pris du plaisir à cette lecture.
moi aussi c'est celui que j'ai le moins aimé (même si j'ai quand même aimé). Je suis en train d'écouter "Le quatrième mur" et là j'adore 😉
je le relirais bien en audio, pour voir ce que ça donne…
il m'en reste 2 à lire de Chalandon, le Petit Bonzi et la Promesse…
c'est dommage parce que je comptais enchaîner sur celui-là après le Retour à K., parce que le thème me tentait beaucoup, mais si ce n'est pas le plus abouti, je vais continuer avec un autre….
peut-être que tu l'aimeras plus que moi…mais je trouve qu'il y a quand même un gros fossé entre celui-ci et Retour à K/Mon Traître/Le Quatrième Mur
J'ai des reproches à faire à ce roman qui ne m'a pas convaincue mais ce n'est pas le seul de l'auteur.
ah tu n'es pas une Chalandette 🙂
Moi, j'ai été très emballée ! Comme le quatrième mur d'ailleurs
tu mérites ton titre de Chalandette 🙂
Dire que je n'ai toujours pas découvert cet auteur…
ne commence pas par celui-là…plutôt par Retour à Killybegs et Mon Traitre (diptyque) ou le Quatrième Mur…