Et voilà une lecture qui me rend perplexe. « Et rien d’autre » de James Salter a reçu des critiques dithyrambiques et semble être considéré comme une sortie phare de cette rentrée littéraire. En bonne lectrice vorace je me suis donc précipitée sur ce roman…mais malheureusement le plaisir n’a pas été au rendez-vous…
James Salter nous conte la vie de Philip Bowman, un éditeur new-yorkais, sur une trentaine d’années. Le livre commence en 1944 alors que le protagoniste, âgé alors de dix-neuf ans, participe à la Seconde Guerre Mondiale, sur un bateau au large du Japon. Si la scène d’ouverture est très forte et très prometteuse, le reste de l’histoire va plutôt se focaliser sur les conquêtes féminines de Philip, de Vivian, avec qui il sera brièvement marié, à toutes celles avec qui il passe quelques nuits voire quelques années. Au fil du temps, Salter ouvre des parenthèses pour décrire des tranches de vies des personnes que Bowman croise sur son chemin, un peu comme des pop-ups sur la linéarité de la vie du personnage principal.
Tout est très bien écrit, et le livre est plutôt agréable à lire, mais je me suis demandée tout au long du récit où l’auteur voulait en venir. En refermant le livre, je me pose d’ailleurs toujours cette question. Le protagoniste étant né en 1925 comme l’auteur, j’ai cru à un moment que « Et rien d’autre » était une autobiographie déguisée, mais a priori ce n’est pas le cas. En fait j’ai eu l’impression que Salter avait plusieurs histoires en tête, par exemple celles de soldats américains sur un bateau au Japon, celle de Philip qui tombe amoureux de Christine et qui vit avec elle et sa fille Anet, celle d’Eddins, le collègue de Philip avec sa compagne Dena, celle du Noël où le beau-père de Philip est attiré par une jeune fille…, et qu’au lieu d’en faire un recueil de nouvelles ou plusieurs romans, il les avait collées bout à bout pour en faire un seul et même livre.
Je n’ai pas trouvé Philip intéressant et profond au point d’en faire un héros de roman, et j’ai trouvé que la plume de Salter s’essoufflait au fur et à mesure du récit, comme mon intérêt, d’ailleurs. Peut-être que Salter a juste voulu nous décrire trente ans de vie sentimentale d’un homme lambda des sphères culturelles new-yorkaises « et rien d’autre », certainement même, mais cela ne m’a pas vraiment passionné.
Cela reste un roman à mon goût bien écrit, et pas désagréable à lire, mais je n’y ai pas trouvé matière à encensement, et « Et rien d’autre » me semble sur-vendu quand on lit les critiques qui s’y rapportent. Serait-il aussi acclamé si ce n’était pas le dernier roman d’un auteur reconnu de 89 ans? Je n’en suis pas sûre…
Quatorzième contribution au Challenge 1% rentrée littéraire 2014 organisé par Hérisson…
Attention record du commentaire le plus bref :
Oui.
réponse la plus brève: 🙂
On me l'a prêté mais je n'ai pas encore eu l'occasion de m'y mettre. J'étais attirée par les mêmes critiques que toi. Je verrai bien si j'arrive à dégager un sens de cette lecture et si je ne m'y ennuie pas. A suivre !
j'ai été étonnée par l'écart entre ce que j'ai pu lire dans les journaux, et les avis mitigés qui fleurissent actuellement sur la blogosphère…
Ce n'est pas la première fois que je lis un avis mitigé ! Ton avis confirme que ce livre restera en librairie : pas envie…
je pense effectivement qu'il y a d'autres priorités dans la rentrée littéraire 2014…
J'ai lu aussi pas mal d'avis mitigé. ça tombe bien, c'est un titre de la rentrée qui ne m'a jamais tenté une seconde.
Au moins je n ai pas douché ton enthousiasme cette fois ci 🙂
C'est fou cette histoire quand même, on s'est tous jetés dessus, certains d'y trouver de la qualité et c'est la grosse déception. C'est d'autant plus étonnant que Salter visiblement a une sacrée plume, (Attila est fan c'est dire).
Bon bah je passe.
Plus l attente est élevée plus la déception est forte, en effet…
en lisant le livre, je me disais : mais pourquoi tu nous racontes tout ça ?
@ Anonyme : oui ce livre est un peu un mystère ^^