C’est la citation de Sorj Chalandon, un auteur que j’aime beaucoup, sur la quatrième de couverture, qui m’a attiré l’œil :
« C’est un très beau livre qui est brutal, qui est habité, qui est hanté, vraiment superbe ». Et effectivement, je suis d’accord avec Sorj!
Dans un pays qui n’est pas nommé (mais qu’il n’est pas trop compliqué de situer…) , Zahed perd ses parents dans un bombardement. Cette perte ne va pas tarder à être exploitée par le recruteur de terroristes local qui lui confie sans trop de difficultés une ceinture d’explosifs que l’un de ses fils jumeaux devra utiliser pour tuer le plus d’ennemis possibles, de l’autre côté de la montagne. Zahed doit maintenant choisir lequel de ses fils se sacrifiera en martyr : Amed ou Aziz?
Ce roman québécois évite tout pathos et fait le portrait d’une famille ordinaire confrontée au deuil, à la violence et au prosélytisme. Le constat est glaçant car Zahed n’est pas un mauvais homme, il est plutôt bon père et bon mari, aime sincèrement et profondément ses enfants. Il est pourtant tellement endoctriné, tellement immergé dans un monde où la violence et la mort sont omniprésentes, qu’il ne lui vient pas à l’esprit de refuser d’envoyer l’un de ses enfants tuer et se faire tuer. La raison qu’il invoque pour choisir lequel des deux va mourir fait également froid dans le dos.
Cette fable cruelle est très bien écrite, avec des personnages attachants, notamment Tamara, la mère, qui ne peut pas s’opposer à son époux mais fait son possible pour orienter l’issue du drame. La deuxième partie du récit, dix ans plus tard, m’a un brin déroutée et je n’ai d’abord pas été très convaincue par l’orientation choisie par Larry Tremblay, puis j’ai été emportée par le récit et la fin de ce roman, une fin qui rappelle « Le Quatrième Mur » par le choix de faire passer un message fort à travers une pièce de théâtre.
Un roman fort sur le conflit israelo-palestinien, sur l’instrumentalisation des populations civiles et sur la destruction des familles. Une belle surprise de la part d’un auteur dont je n’avais jamais entendu parler.
18e participation au Challenge Rentrée Hiver 2015 organisé par Valérie et hébergé par Laure de Micmelo.
Publié le 5 Février 2015 aux Editions La Table Ronde, 192 pages.
j'ai aussi beaucoup aimé ce court roman de part son message et ses personnages ! MYMY
http://cousineslectures.canalblog.com/
je l'au lu lu grâce à un de mes libraires !
Très contente que tu aies aimé ce fabuleux roman, de cet auteur de chez-nous!
Lorsque j'ai lu le billet de Clara j'ai été tentée mais un peu effrayée par le sujet, craignant une lecture trop bouleversante. Depuis j'ai lu d'autres avis qui m'ont donné convaincue de le découvrir. J'espère le faire bientôt.
J'ai adoré moi aussi. C'est un court roman qui fait mouche, incroyablement touchant !
Tu me donnes envie de le lire!! Encore plus avec cette citation de Sorj Chalandon!
Un coup de coeur pour moi aussi !
@Mymy : merci pour ton message ! (j'aime bien le concept du blog tenu à 4 mains par les cousines :))
@Clara : alors, vive les libraires 🙂
@Marie-Claude : tu as vu, j'ai bien précisé dans mon billet qu'il était québécois 🙂
@Tant qu'il y aura des livres : j'ai eu une petite réticence également, ce n'est pas forcément le genre de livres que je lis spontanément
@Jérôme : une bien belle surprise, en effet!
@Tiphanie : c'est la citation qui m'a convaincue de le lire!
@Noukette: j'ai l'impression qu'il fait l'unanimité…
Magnifique ce roman, inoubliable !
@myprettybooks: tout pareil! 🙂