La violence en embuscade – Dror Mishani

 

Ayant adoré « Une disparition inquiétante » de Dror Mishani, j’étais très impatiente de découvrir une nouvelle enquête de l’inspecteur israélien Avi Avraham dans le deuxième tome de la série, « La violence en embuscade ».

Avi est traumatisé par toutes les erreurs qu’il a commises lors de l’enquête sur la fameuse « disparition inquiétante » et il est bien décidé à se reprendre en main sur les nouveaux dossiers. Lorsqu’une bombe factice est découverte à côté d’une crèche, il soupçonne Haïm Sara, un homme d’un certain âge qui a eu une altercation avec la directrice de la crèche et qui s’occupe seul de ses deux jeunes enfants depuis que sa femme est partie séjourner aux Philippines.

 

J’ai retrouvé dans « La violence en embuscade » (quel titre cliché!) l’atmosphère qui m’avait tant plu dans le précédent opus, et la finesse de Dror Mishani dans la construction psychologique des personnages, notamment pour celui de Haïm Sara, ce vieux garçon qui a épousé une jeune Philippine. Le zèle d’Avi – qui s’en veut de s’être fait avoir dans l’histoire de la disparition du premier tome et d’être passé complètement à côté de l’enquête – lui donne des ailes pour creuser au-delà des apparences, même si cela ne l’empêche pas de commettre à nouveau des bourdes, et le fait soupçonner que le départ de la femme de Haïm Sara n’est peut-être pas aussi clair qu’il n’en a l’air. Les deux enquêtes – celle qui concerne la crèche et celle qui s’attache à la vie de famille de Haïm Sara – se retrouvent donc intimement liées, ce qui donne de la profondeur à l’intrigue.

Pourtant, j’ai été déçue que Dror Mishani tombe dans des pièges qu’il avait brillamment évités dans « Une disparition inquiétante ». Même si l’enquête qui lui est liée est intéressante, cette histoire de bombe factice à côté de la crèche semble tomber de nulle part. Alors que le portrait psychologique de Haïm Sara est très bien construit, la raison de sa mésentente avec sa femme n’est pas clairement identifiée alors qu’il aurait suffi de quelques lignes d’explication pour bien solidifier cette histoire, et le fait qu’il ne semble jamais travailler alors qu’il est censé être traiteur est plutôt saugrenu. La scène finale à l’aéroport est complètement bancale et aligne les incohérences.

Dommage, l’idée de départ était très bonne et Dror Mishani confirme son talent de créateur de personnages. Si seulement quelques paragraphes avaient été mieux écrits, quelques scènes mieux ficelées, « La violence en embuscade » aurait pu être un excellent roman policier. Malheureusement, après la barre placée très haut du premier tome, j’ai trouvé ce deuxième tome trop bancal. Un roman certes agréable à lire et qui est d’honnête facture, mais qui n’a, à mes yeux, pas tenu ses promesses. Je vous recommande néanmoins chaudement « Une disparition inquiétante » si vous voulez découvrir Dror Mishani et les polars israéliens.

 

21e participation au Challenge Rentrée Hiver 2015 organisé par Valérie et hébergé par Laure de Micmelo.

Publié le 12 mars 2015 aux Editions du Seuil, traduit par Laurence Sendrowicz, 305 pages.

 

3 commentaires sur “La violence en embuscade – Dror Mishani

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *