Plonger – Christophe Ono-dit-Biot

Premier roman de Christophe Ono-dit-Biot que je lis, Plonger a reçu le Grand Prix du Roman de l’Académie Française et le Prix Renaudot des Lycéens.

 

Dans ce récit raconté à son fils, César revient sur l’histoire d’amour passionnée qu’il a vécue avec Paz, une photographe espagnole de quinze ans sa cadette. Celle-ci les a quittés, lui et leur enfant, quelques mois plus tôt. On vient de la  retrouver morte sur une plage d’un pays lointain. Pourquoi est-elle partie? Et comment est-elle morte?
« Plonger » n’est pas un thriller, même s’il y a ce suspense tout au long du récit. On y découvre une histoire d’amour entre deux êtres que tout oppose, et ce pourrait être le début d’une comédie sentimentale : lui est journaliste, âgé d’une quarantaine d’années, assez blasé et refuse catégoriquement de quitter l’Europe. Elle est artiste, dans la vingtaine, passionnée, solaire et veut profiter de tout ce que le monde a à offrir. Pour la séduire, il écrit un article sur son exposition – elle est furieuse car il n’a rien compris au message qu’elle veut véhiculer…pourtant c’est cet article qui fera décoller sa carrière de photographe et lui fera connaître le succès.
Cela pourrait être un joli roman, si le drame ne venait pas pointer le bout de son nez. Paz et César auraient pu s’enrichir mutuellement de leurs différences, ou bien rompre après une courte aventure, mais Paz se retrouve enceinte, d’une grossesse manigancée par César – lors d’un épisode que j’ai d’ailleurs trouvé absolument peu plausible. Mais ce n’est pas son enfant qui intéresse la jeune femme, qui lui préfère les fonds marins.
J’ai tourné les pages de ce roman avec plaisir, portée par ce personnage complexe et intense qu’est Paz, et par le suspense qui anime ce récit. Il y a de très belles scènes, entre Paz et César, ou avec le fameux requin que la jeune femme aime tant. Et puis cette image de la sculpture « Boy with Frog », cette magnifique statue que j’avais pu admirer lors d’un séjour à Venise. Pourtant que de longueurs bavardes dans ce roman – notamment sur l’art contemporain – et quel personnage tête à claque que ce César, qui a toujours un avis sur tout, qui impose une grossesse à sa femme et s’étonne de la voir dépérir. Il est bien dommage que le narrateur, qui est donc omni-présent, soit le point faible de « Plonger », celui qui agace par son côté souvent outré et superficiel, et empêche, justement, que l’on plonge tout à fait dans ce roman.
« Plonger » est donc un roman qui possède d’indéniables qualités, mais m’a laissé une impression mi-figue mi-raisin. Dommage, car tous les éléments étaient réunis pour que ce livre soit vraiment une belle réussite…
Publié le 22 août 2013 chez Gallimard, 448 pages, disponible en poche chez Folio.

4 commentaires sur “Plonger – Christophe Ono-dit-Biot

  1. J'ai aussi été emportée par le récit, l'intrigue et les jolies phrases de l'auteur mais les quelques longueurs dont tu parles m'ont lassée aussi. cela reste pour moi une très belle lecture malgré tout. je n'ai pas aimé cette addiction aux requins que je trouvais un peu invraisemblable!

  2. L'avis très enthousiaste de Valérie m'avait convaincue de le lire mais je n'en ai pas encore eu l'occasion, dommage que ce soit une lecture mitigée pour toi, j'irai écouté l'avis des autres bibliomaniacs 🙂

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