La Neige Noire – Paul Lynch

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Ayant adoré « Un ciel rouge, le matin «  de Paul Lynch, j’attendais avec impatience la sortie en France de « La Neige Noire », autre roman de cet auteur. Malheureusement, même si j’ai quand même aimé ce livre, mon plaisir de lecture n’a pas été au niveau escompté.

Barnabas Kane est revenu en Irlande après des années passées aux Etats-Unis. Nous sommes en 1945 et il tient une ferme où il habite avec sa femme Eskra et leur fils Billy. Lorsqu’un incendie se déclare dans l’étable, Barnabas fait son possible pour l’éteindre avec l’aide de son employé, Matthew Peoples. Malheureusement, celui décède dans les flammes, et l’exploitation est ravagée. C’est le début de la déchéance pour la famille Kane…
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Autant je me suis jetée comme une affamée sur ce livre, autant j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit. Je restais hermétique à l’écriture de Paul Lynch, qui pourtant m’avait séduite dans « Un ciel rouge, le matin », et n’arrivais pas à m’intéresser aux malheurs de la famille Kane. Il m’a bien fallu 100 pages avant de commencer à apprécier le roman.
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Pourtant, le sujet est passionnant : Barnabas, même s’il est irlandais, est considéré par les autres villageois comme un « faux-pays » à cause de toutes ces années passées aux Etats-Unis, et suscite donc la défiance. Puisqu’il n’a pas grandi en Irlande, ses voisins considèrent qu’il ne peut avoir la même conscience de la souffrance des Irlandais et le même respect de l’histoire du pays et de ses morts, ce qui le rend forcément suspect à leurs yeux.  Barnabas doit donc à la fois gérer la reconstruction de sa ferme, une reconstruction problématique puisqu’il n’a plus d’argent, ayant perdu son gagne-pain avec la mort des bêtes, se défendre des accusations du voisinage, et notamment de la veuve Peoples, qui le juge coupable de la mort de Matthew, mais aussi découvrir qui a mis le feu à son étable, et pourquoi, car il soupçonne fortement que l’incendie n’est pas accidentel.
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Paul Lynch
Les ennuis financiers, l’inquiétude pour l’avenir, la mise au ban de la société et la recherche de la vérité mènent cette famille autrefois plutôt soudée sur la voie du déchirement et de la folie. Eskra, la mère, comprend vite que son mari n’a pas autant les pieds sur terre qu’elle le pensait, et devient plus forte avec la catastrophe, tentant comme elle peut de trouver une solution et de maintenir un semblant de vie normale pour les siens. J’ai aimé ce personnage qui prend toute son ampleur dans les moments difficiles mais dont l’espoir et le courage sont petit à petit grignotés par les malheurs et les doutes. Car, plus que les ennuis d’argent et la peur du lendemain, ce qui tue les Kane à petit feu, est de ne pas savoir qui s’en est pris à eux, et pourquoi. Chaque événement devient suspect, chaque personne pourrait avoir une bonne raison de leur en vouloir, surtout que les malheurs ne s’arrêtent pas après l’incendie…Eux qui ont tout perdu ne sont pas considérés comme victimes, avec l’aide à laquelle ils auraient droit et la commisération du voisinage, mais comme coupables.
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« La Neige Noire » est un roman que j’ai trouvé très intéressant, mais qui ne m’a pas passionnée. Je ne sais pas si dans d’autres conditions je serais allée au delà des 100 premières pages – ce qui aurait été dommage d’ailleurs, car une fois passé ce premier tiers, j’ai beaucoup plus apprécié ma lecture. Ce roman ne m’a pas enthousiasmée à la hauteur d »Un ciel rouge, le matin », mais il vaut néanmoins le coup d’être lu.
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Les avis de Fleur et Laure, qui ont beaucoup aimé.
Publié le 19 Août 2015 aux Editions Albin Michel, traduit de l’irlandais par Marina Boraso, 320 pages

7e participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015, j’entame mon 2e %!

 

8 commentaires sur “La Neige Noire – Paul Lynch

  1. @ Jérôme : je ne l'aurais pas abandonné en cours de lecture, mais c'est vrai que ce n'est pas un roman qui me manquait quand je le reposais

    @Fleur : oui, j'ai trouvé que c'était le personnage le plus intéressant du roman…

    @Galéa : l'autre est beaucoup plus nerveux!

    @Electra : peut-être que parce que j'avais beaucoup aimé le précédent, j'ai mis la barre trop haute pour celui-ci…

    @Delphine Olympe : c'est quand même un coup de cœur pour plusieurs blogueuses mais ce ne sera pas une lecture qui me restera longtemps en mémoire

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