Vengeance en Prada, La Bibliothèque des Cœurs Cabossés, Younger, Le Secret de la Manufacture de Chaussettes Inusables

Ayant envie d’un peu de légèreté en ce moment, j’ai donc choisi quatre romans pas trop prise de tête qui ont été mis en avant lors de leur sortie : « Vengeance en Prada » de Lauren Weisberger, « La Bibliothèque des Cœurs Cabossés » de Katarina Bivald, « Younger » de Pamela Redmond Satran et « Le Secret de la Manufacture des Chaussettes Inusables » d’Annie Barrows.

« La Bibliothèque des Coeurs Cabossés «  de Katarina Bivald est un roman suédois affublé d’un titre adapté en français d’une manière particulièrement cucul la praline. L’idée de départ est pourtant excellente, puisque l’héroïne est une libraire rat de bibliothèque que sa passion pour les livres a coupé du lien social. Lorsqu’elle perd son emploi, elle décide de rendre visite à sa correspondante américaine, une dame âgée qui habite dans un petit village. Mais quand elle arrive à destination, c’est pour apprendre que son amie vient de rendre l’âme. Sara décide tout de même de rester au village, où elle va tenter d’inculquer sa passion pour les livres aux habitants. Lorsque son visa arrive à expiration, ceux-ci ont une excellente idée pour ne pas qu’elle soit expulsée…

Un roman de chick lit avec une héroïne passionnée par la littérature, le tout dans un village poussiéreux des Etats-Unis? Cela aurait pu donner un roman très original, mais le résultat n’est absolument pas au niveau de cette excellente idée. Sara est une héroïne attachante et il est très agréable de lire un livre parsemé de bons conseils de lecture, classiques comme contemporains – Katarina Bivald est libraire de profession et cela se sent dans le roman – malheureusement l’intrigue est mal fichue, il y a énormément de circonvolutions et comme c’est un pavé de 500 pages, la lecture en devient vite poussive et ennuyeuse, et j’ai fini ce roman aux forceps. Dommage, car mieux ficelé cela aurait pu donner un excellent roman feel-good qui donne envie d’ouvrir d’autres livres…

« Vengeance en Prada » de Lauren Weisberger est la suite du « Diable s’habille en Prada », un roman que j’avais beaucoup aimé, ainsi que son adaptation au cinéma avec Anne Hattaway et Meryl Streep dans les rôles principaux. « Le Diable s’habille en Prada » évoquait de façon pertinente à la fois le milieu de la mode – l’auteur a travaillé chez Vogue en tant qu’assistante de la rédactrice en chef Anna Wintour – et le harcèlement au travail. Qu’en est-il pour « Vengeance en Prada »? J’ai d’abord lu ce livre en V.O. et je l’ai détesté, mais sachant que je suis toujours beaucoup plus critique quand je lis un livre en anglais, je l’ai relu en français, avec un avis moins tranché. Clairement cette suite était dispensable – et pour avoir lu d’autres romans de Lauren Weisberger, je n’ai jamais retrouvé ultérieurement le niveau de qualité du « Diable s’habille en Prada » : l’histoire n’a ni la force ni la pertinence du premier volume, même s’il met bien en valeur les conséquences à long terme du harcèlement, qu’il soit moral et/ou au travail. Il ne vaut mieux pas avoir de grandes attentes pour ce second tome, où l’on retrouve Andy Sachs co-directrice d’un magazine de mariages de luxe avec son ex -meilleure ennemie et sur le point de se marier. Malgré tout, la lecture de « Vengeance en Prada » n’est pas désagréable et permet de boucler la boucle. Mais pas de troisième tome s’il vous plait.

 

J’ai lu « Younger » de Pamela Redmond Satran à un moment où je n’enchaînais que des lectures qui me plaisaient peu, et j’avais envie d’un roman facile et agréable pour me remettre le pied à l’étrier. C’est un livre qui a fait parler de lui car il a été adapté en série TV par Darren Star qui a notamment créé « Sex and the City ». Je n’ai pas encore vu la série, mais le roman est très sympathique.

Alice a 44 ans, elle est divorcée et sa fille vit en Afrique. Après des années à avoir été mère au foyer, elle galère pour retrouver du travail dans le monde de l’édition. Sa meilleure amie la pousse à se reprendre en main, et la relooke, la faisant paraître 20 ans de moins. Alice réussit à retrouver un travail en se faisant passer pour une jeune femme ayant à peine fini ses études tandis qu’elle se fait draguer par un garçon qui pourrait avoir l’âge de sa fille, en se retrouvant à devoir mentir dans beaucoup de domaines…Même si certaines situations ne semblent pas très réalistes, j’ai aimé l’espoir et le dynamisme qui se dégagent de ce roman. « Younger » évoque de nombreux thèmes intéressants, comme la différence d’âge dans un couple, l’homosexualité et le désir d’enfant à travers la meilleure amie d’Alice, les difficultés à retrouver un travail pour les femmes qui ont mis leur carrière entre parenthèse pour élever leur famille, l’importance de l’apparence… Un roman léger et très agréable, mais basé sur des sujets qui font réfléchir.

Quant au « Secret de la Manufacture de Chaussettes Inusables », il est écrit par Annie Barrows, l’une des deux co-auteurs du « Cercle Littéraire des Amateurs d’Épluchures de Patates » – l’autre, sa tante, est décédée. Encore une traduction farfelue alors que le titre original est très sobre ! (« The truth according to us ») Ce roman se situe dans les années 30 dans le Sud des Etats-Unis. Le père de Layla décide de couper les vivres à sa fille rebelle. Celle-ci doit donc gagner sa vie, et rejoint le programme Federal Writer’s Project, qui a pour but de subventionner des travaux d’écriture – nous sommes en pleine Dépression. La mission de Layla est de rédiger l’histoire de la petite ville de Macédonia, où elle va donc séjourner, prenant pension dans la famille Romeyn, qui dirigeait la manufacture locale de chaussettes avant que celle-ci ne soit détruite par un incendie dans les années 20. Layla fait donc la connaissance de la famille Romeyn, le père Felix, un coureur de jupons, sa sœur Jottie dont le fiancé a péri dans l’incendie, et qui élève les deux petites filles de Félix. La moiteur du Sud des Etats-Unis, la vie dans une petite ville où tout le monde se connait, les secrets de famille – tout cela est très bien rendu. Malgré cela, et une collection de personnages  attachants, l’intrigue est assez molle, et tout est finalement très prévisible et un brin ennuyeux dans ce roman beaucoup plus sombre que ce que la couverture gaie et le titre loufoque laissent à penser. Dommage…

« Vengeance en Prada »:
Publié le 7 Novembre 2013 aux Editions Fleuve, traduit par Christine Barbaste, 454 pages, en poche chez Pocket
« La Bibliothèque des Coeurs Cabossés »
Publié le 15 Janvier 2015 aux Editions Denoël, traduit par Carine Bruy, 496 pages.
41e participation au Challenge Rentrée Hiver 2015 organisé par Valérie et hébergé par Laure de Micmelo
« Younger »
Publié le 5 Juin 2015 aux Editions Denoël, traduit par Perrine Chambon et Arnaud Baignot, 256 pages.
« Le Secret de la Manufacture de Chaussettes Inusables »
Publié le 11 Juin 2015 aux Editions Nil, traduit par Claire Allain et Dominique Haas, 621 pages.

6 commentaires sur “Vengeance en Prada, La Bibliothèque des Cœurs Cabossés, Younger, Le Secret de la Manufacture de Chaussettes Inusables

  1. Je comprends ton désir de lectures légères en ce moment…
    J'ai lu "Vengeance en Prada" l'année dernière, aucun intérêt alors que j'avais bien aimé "Le diable s'habille en Prada"…
    Je me suis ennuyée à mourir avec "La bibliothèque des cœurs cabossés", interminable…je ne comprends pas le succès de ce livre. L'idée était bonne pourtant.
    Difficile de trouver de bonnes lectures légères…

  2. @ Tiphanie & Tant qu'il y aura des livres : Younger est vraiment sympa, mais c'est vrai que les autres: bof
    @Martine : je ne comprends pas l'engouement qu'il y a eu pour ce livre à sa sortie, contrairement à beaucoup de romans de chick lit qui ne sont pas forcément bien écrits, mais qui au moins se lisent vite et bien, celui-ci est vraiment fastidieux à lire!

    @Laeti : oui et dur de se concentrer sur des lectures complexes…

    @Les Livres de Joelle : c'est vrai. J'ai été agréablement surprise par les ouvrages d'Isabel Wolff (Un amour vintage, Plume Fantôme…) mais sinon c'est dur de trouver des livres qui allient légèreté et qualité.

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