Appelez-moi Lorca Horowitz – Anne Plantagenêt

« Appelez-moi Lorca Horowitz » d’Anne Plantagenet est un roman que j’ai lu sans rien savoir de son contenu, attirée par la couverture. A vrai dire, et le titre et la photo sont trompeurs, car je pensais lire un roman se passant pendant ou à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il n’en est rien.

Ce roman alterne deux narrations, celle de l’auteur, et celle de Lorca Horowitz. Cette dernière est une femme boulotte et mal attifée, engagée comme secrétaire dans un prestigieux cabinet d’architecture, tenu par un couple de notables.  Lorca est fascinée par la prestance, l’élégance et l’aisance de la femme. Peu à peu, elle va se transformer physiquement, perdant du poids, achetant des vêtements de luxe similaires à ceux de sa patronne, adoptant sa coupe et sa couleur de cheveux…une transformation financée par l’argent qu’elle détourne du cabinet, une escroquerie qu’elle couvre par le mensonge. La patronne est de plus en plus déstabilisée par la secrétaire qui copie ses faits et ses gestes, jusqu’à vaciller…Quant à l’auteur, elle tombe sur ce fait divers en feuilletant un magazine : le magnétisme qui se dégage de la photo de Lorca l’interpelle, tout comme le fait que l’histoire s’est passée en Espagne non loin de là où elle a vécu il y a des années avec le père de son fils.
Écrivain qui anime des ateliers consacrés aux faits divers, convaincue que « ce n’est pas l’auteur qui choisit le fait divers mais le fait divers qui désigne l’auteur », elle s’empare de l’affaire, tout en essayant de démêler ce qui l’attire dans cette histoire. Un chapitre sur deux, c’est Lorca qui racontera son évolution et son arnaque, un chapitre sur deux c’est Anne qui s’interroge sur l’affaire tout en se remémorant des épisodes de sa vie, trouvant des liens entre Lorca et elle…
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Anne Plantagenet
L’écriture d’Anne Plantagenet est plaisante, sa façon d’alterner, en chapitres brefs, le récit de Lorca et le sien, donne du suspense au roman, que j’ai lu rapidement et avec plaisir. Il y a du conte de fée dans l’histoire de Lorca, cette secrétaire pauvre et sans charme qui devient une gravure de mode – Lorca étant à la fois la princesse et la méchante sorcière!- mais aussi un côté hitchcockien à la Vertigo avec cette femme qui se transforme pour ressembler à sa patronne, fréquentant les mêmes lieux, s’habillant pareil, passant du brun au blond avec la même coupe particulière.
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Dommage cependant que le livre se termine un peu abruptement à mon goût, je suis restée sur ma faim. Je me suis également interrogée sur le « fait divers » : a-t-il vraiment existé, ou a-t-il été imaginé par l’auteur? et pourquoi ce nom un brin irréel de Lorca Horowitz donné à la protagoniste?
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« Appelez moi Lorca Horowitz » d’Anne Plantagenet est une jolie découverte, un roman plaisant qui a su trouvé son équilibre entre récit intimiste et récit d’une arnaque menée par une mythomane à la fois perverse et attachante, même si la fin n’est pas forcément à la hauteur du reste du livre.
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Publié le 1er Janvier 2016 aux Editions Stock, 216 pages.
3e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo.
 Challenge Rentrée littéraire janvier 2016

4 commentaires sur “Appelez-moi Lorca Horowitz – Anne Plantagenêt

  1. Chaque fois que ce thème -une personne qui s'empare de l'apparence, voire de la vie d'une autre- est traité, en littérature ou au cinéma, il exerce une certaine fascination…Perversion, manipulation, maladie ou dessein machiavélique ? Cela ne m'étonne pas que ce livre soit plaisant, je le lirais volontiers.

  2. @ A l'ombre du noyer : contente que tu sois du même avis, mais c'est dommage quand même, cette absence de "vraie" fin…

    @ Anonyme : c'est vrai que c'est un thème très porteur et qui fait facilement mouche!

    @ Electra: désolée de t'avoir désintriguée ^^

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