J’avais découvert Benjamin Wood avec son premier roman, « Le Complexe d’Eden Bellwether », un livre dont l’atmosphère m’avait beaucoup plu mais que je n’avais pas trouvé assez abouti pour me convaincre totalement. J’étais donc curieuse de retrouver l’auteur avec son nouveau livre, « L’Ecliptique ».
« L’Ecliptique » nous emmène sur une île au large de la Turquie, où se trouve une mystérieuse communauté d’artistes. Ceux-ci sont soit des artistes célèbres qui ont besoin de se mettre en retrait de la société pour pouvoir créer en paix, soit des artistes prometteurs ayant besoin d’un endroit stimulant pour mener à bien leur projet. La communauté est soumise à des règles strictes – les artistes doivent par exemple se faire appeler par un pseudonyme – et pour y entrer il faut être coopté par un bienfaiteur qui règle également les frais de pension.
On fait la connaissance de Knell, une peintre écossaise qui vit dans la communauté depuis une dizaine d’années. On comprend qu’elle a connu la célébrité assez jeune, et qu’elle a eu besoin de s’isoler pour pouvoir souffler et travailler sur un grand projet. La vie semble assez routinière, elle a créé des liens amicaux avec d’autres pensionnaires qui, eux aussi, sont là depuis longtemps. Un jour, cette tranquillité est troublée par l’arrivée d’un tout jeune homme, Fullerton. Celui-ci a un comportement étrange et mystérieux. On ne sait d’ailleurs pas vraiment quel est son domaine de prédilection ni quel est son projet. L’intérêt et l’empathie qu’éprouve Knell pour cet adolescent perturbé font écho au passé de la peintre, que l’on retrouve dans la deuxième partie du roman.
Knell s’appelle en réalité Elspeth Conroy et dans la deuxième partie du roman, elle n’a que vingt ans et ne désire qu’une chose : devenir peintre. Mais son parcours est semé d’embûches, que ce soit aux Beaux-Arts ou plus tard lorsqu’elle devient l’assistante d’un peintre connu mais instable, Jim. C’est à cette occasion qu’elle accède à la célébrité, mais elle doit faire face à des problèmes personnels, à la presse, mais surtout aux affres de la création. Pouvoir mener à bien son projet artistique l’obsède, au détriment de sa santé mentale et physique.
« L’Ecliptique » de Benjamin Wood est un bien curieux roman. L’atmosphère de l’île est très bien rendue, l’auteur, encore une fois, excelle à créer des atmosphères. Le parcours d’Elspeth, dans la Grande-Bretagne des années 60, est un véritable roman d’apprentissage dans le roman, avec en plus tout un aspect passionnant sur les difficultés à créer, sur l’obstination à mener à bien un projet artistique jusqu’à l’obsession, voire la folie. Mais même si le livre est très intéressant, et porté un personnage attachant, Knell/Elspeth, le rythme est vraiment lent, et il y a des longueurs, ce qui rend la lecture un brin ennuyeuse. Pourtant, l’écriture est belle, et Benjamin Wood a tenté un schéma littéraire ambitieux, proposant au lecteur un twist téméraire – un peu trop téméraire d’ailleurs, puisque la chute m’a laissée perplexe!
Je ne sais pas trop quoi penser de « L’Ecliptique » : l’idée est bonne, les personnages plutôt réussis, les atmosphères très bien rendues, mais le rythme aurait mérité d’être plus soutenu et le twist peut-être un peu mesuré car celui-ci est tellement énorme qu’il décontenance plus qu’il ne séduit! Un avis mi-figue mi-raisin, le deuxième avec Benjamin Wood …
Publié en Août 2017 chez Robert Laffont, traduit par Renaud Morin, 504 pages.
13e lecture de la Rentrée Littéraire 2017.
j’ai de plus en plus de mal avec les rythmes lents, je passe donc mon tour…
ah oui, tu risques de le trouver assez longuet !
J’avais plutôt aimé Le complexe d’Eden Bellwether, je laisserai sa chance à celui-ci, puisque tu lui as vu des bons côtés…
si tu as aimé le complexe d’Eden Bellwether, tu pourrais aimer celui-ci en effet…
Comme toi, le complexe d’Eden Bellwether ne m’avait pas semblé abouti, des longueurs, des digressions, je m’étais un peu perdue même si le thème m’avait fort plu et là j’ai l’impression de lire le même billet. Bon, j’aime toujours autant les romans autour de l’art, je me dis que je vais pouvoir l’emprunter un jour à la BM mais que je peux prendre mon temps !
Je pense que si tu le lis, tu aimeras certaines parties qui sont très réussies, mais tu risques d’être agacée par les longueurs et une fin ambitieuse mais pas totalement maîtrisée…
J’avais apprécié le premier roman de l’auteur, alors pourquoi pas.
si tu as aimé le premier, tu aimeras sans doute celui-ci!
J’ai déploré quelques longueurs dans son précédent roman malgré un sujet original donc je ne suis pas du tout tentée par celui-là.
tu y retrouverais encore plus de longueurs…
Malgré ton avis, j’ai quand même bien envie de le lire. Je reste intriguée mais je sais que cela ne sera pas une lecture renversante !
je ne peux pas dire que ce soit un mauvais livre, certains passages m’ont beaucoup plu, mais il y a un côté bancal dans ce récit.