La vie est parfois surprenante. Lena Walker et moi avons fait nos études ensemble, nous étions dans la même promo et dans la même association (je dois encore avoir des photos où nous portons toutes les deux un beau polo violet). Dix ans plus tard, alors que nos études n’étaient pas du tout littéraires, l’une est blogueuse et l’autre est écrivain! En effet, Lena, après avoir écrit la trilogie Young Adult « Beyond », publie aujourd’hui son premier roman de chick lit, « Un jour, j’ai changé de parfum ».
Dans ce livre, trois femmes qui travaillent pour le leader mondial des cosmétiques, Smart Cosmetics : Elisabeth, 49 ans, est la Directrice Communication du groupe et a consacré sa vie à sa carrière. Daphné, son assistante, jongle comme elle le peut entre sa vie professionnelle et sa vie familiale – elle est mariée et a deux enfants en bas âge. Quant à Amandine, leur stagiaire, elle attend avec impatience que sa mission soit transformée en CDI. En l’espace de quelques semaines, tout change pour elles sur le plan professionnel : Elisabeth est brutalement licenciée, Daphné, victime d’un burn-out, signe une rupture conventionnelle, et Amandine n’obtient pas le CDI sur lequel elle comptait. Toutes les trois au chômage, les anciennes collègues ne savent pas vraiment quelle orientation donner à leur vie professionnelle, et décident de partir ensemble en vacances pour se remonter le moral…
« Un jour, j’ai changé de parfum » est un roman feel-good, on se doute donc que l’histoire va plutôt bien se finir pour nos héroïnes, et le récit est empreint de fraîcheur et de légèreté, mais Lena Walker aborde néanmoins des problèmes importants de notre société : harcèlement au travail, burn-out, difficultés à conjuguer vie professionnelle et vie familiale, charge mentale, chômage…Elisabeth, Daphné et Amandine ayant des situations et des âges différents, toute lectrice pourra facilement s’identifier à au moins une des héroïnes, et nul doute que certains des problèmes personnels ou professionnels décrits dans ce livre feront écho… Bien sûr, les héroïnes sont belles et évoluent dans le luxe et le glamour, mais se retrouver complètement désorientée après un licenciement, même avec un gros chèque, avoir peur d’aller à une soirée car il faudra dire qu’on a fait un burn-out et qu’on est au chômage, avoir peur de la précarité car on ne trouve pas de CDI alors qu’on a un loyer à payer et un prêt étudiant à rembourser, peut parler à tout le monde.
On sent que l’auteure sait de quoi elle parle, qu’elle connait la vie en entreprise, et que tout n’est pas que fiction dans ce roman! « Un jour, j’ai changé de parfum » se lit vite et bien, l’écriture est fluide et non dénuée d’humour, avec une intrigue bien construite et quelques punchlines bien senties qui font mouche. Un seul petit bémol : un rebondissement que j’ai trouvé tiré par les cheveux! Mais j’ai particulièrement apprécié que les femmes de ce livre trouvent les solutions à leurs problèmes grâce à elles-mêmes et à leur entraide, elles n’attendent pas qu’un homme vienne les sauver (ce qui peut être un travers des romans chick-lit) et créent leurs propres conditions d’épanouissement.
Ce n’est jamais évident de lire le roman de quelqu’un qu’on connait, mais je suis ravie d’avoir lu » Un jour, j’ai changé de parfum » de Lena Walker. Je venais de finir la lecture de « Retour à Lemberg » de Philippe Sands qui évoque à la fois la Shoah et le droit international, et cela a été une bouffée d’air frais. Cela fait plaisir de lire de la chick-lit qui, tout en respectant les codes du genre, évoque des situations réalistes et envoie un message positif et constructif aux femmes.
Publié en Octobre 2017 chez City Editions, 272 pages.
20e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2017.
Tellement pas mon truc, tu t’en doutes^^
(et puis ce titre quoi, à croire que feelgood doit forcément rimer avec titre cucul la praline, c’est un élément de langage indispensable pour cataloguer ce genre de roman ou quoi ????)
Rhooo, Jérôme, tu ne peux pas comprendre 😀