Summer – Monica Sabolo

C’est la talentueuse Ann Scott (si vous n’avez pas encore lu « Cortex », foncez!) qui m’a conseillé de lire « Summer », roman d’une auteure que je ne connaissais pas, Monica Sabolo. Je lui ai fait confiance, et j’ai bien fait, car j’ai beaucoup apprécié l’ambiance de ce livre.

« Summer » nous parle d’une disparition. Celle de Summer, justement, une jeune fille belle et populaire qui s’est volatilisée, une nuit, il y a vingt-cinq ans, au bord du lac Léman. Depuis, son petit frère Benjamin ne vit pas, il survit. Difficile d’être pleinement dans le monde réel, tant au niveau personnel que professionnel, alors que tant de questions restent sans réponse. Pourquoi Summer a-t-elle disparu? Est-ce un enlèvement, une fugue, un assassinat? Où vit-elle, où est-elle enterrée? L’absence de certitudes le ronge. Les flash-backs nous renvoient au temps de leur adolescence, dans les années 80, dans une famille suisse et bourgeoise, entre fêtes et non-dits…

Ce n’est pas la première fois que je lis l’histoire d’une disparition, c’est un thème maintes fois traité en littérature, mais j’ai vraiment beaucoup aimé l’écriture de Monica Sabolo, et surtout cette atmosphère éthérée, tout en étant enveloppante et vaguement malsaine. La nuit et l’eau y tiennent une grande place, des étendues sombres, épaisses, pleines de mystères et de secrets. Dès les premières pages, j’ai été accrochée par cette plume et ce rythme envoûtants. On navigue dans « Summer » entre rêve et réalité, fantasme et suspense. Car au-delà de cette ambiance cotonneuse, il y a cette enquête que mène Benjamin, vingt-cinq ans après les faits, pour découvrir ce qui est arrivé à sa sœur, cette fille parfaite de famille parfaite. Un Benjamin qui semble être passé à côté de sa vie, à côté de beaucoup d’éléments, et qui se réveille de sa torpeur un peu trop tard.

Je ne suis pas sûre que ce livre plaise à tout le monde, il faut adhérer à cette ambiance, à ce milieu bourgeois plein de faux-semblants, à l’alternance entre deux périodes, mais j’ai été séduite par ce que propose Monica Sabolo. Dans ces histoires de disparition, la fin n’est jamais facile à gérer, mais j’ai trouvé que l’auteure s’en sortait bien, avec un épilogue qui m’a convaincue.

« Summer » de Monica Sabolo, en lice pour plusieurs prix, est un beau roman d’ambiance, qui réussit à tirer son épingle du jeu sur le thème de la disparition. Un roman et une auteure à découvrir.

Publié en Août 2016 chez JC Lattes, 320 pages.

6e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2017.

21 commentaires sur “Summer – Monica Sabolo

  1. Je rejoins Jérôme : il y avait à peu près tout ce que je déteste dans ce roman, et moi non plus je n’avais pas aimé le précédent ! Je l’ai lu dans le cadre du « Prix Elle 2018 » (étranglement à l’ouverture du colis !!) et même si certains passages sont pas mal -soyons honnêtes- le reste traine, tourne en rond….que de longueurs et d’agacements (les petites bourges de Suisse, forcèment super belles, insolentes, riches, etc etc…tellement cliché !!!) et l’impression que l’auteur s »coute écrire, fait de la littérature esthétique….presque pénible en somme !

  2. Et moi j’ai en tête la critique de Soso, proche de Virginie (et qui n’avais pas aimé le précédent non plus) mais Soso a bien aimé la deuxième partie.
    Donc, voilà – j’aime Sofia Coppola, et je peux donc regarder des filles riches boire et fumer.. mais lire un livre sur ces filles-là ? et surtout au vu des nombreux bémols, malgré mon amour pour tes billets, Eva je passe mon chemin. Elle est en lice pour le Goncourt, non ?

    ps : Jérôme qui passe son chemin ????? LOL

    1. yes, elle est en lice pour le prix ELLE, le Goncourt, le prix Monde…
      le livre évoque une famille bourgeoise, et effectivement la fille qui disparaît et ses amies sont de jeunes filles riches qui aiment faire la fête mais le roman n’est pas contemplatif et n’est pas focalisé sur ce genre de descriptions…c’est plutôt le frère, Benjamin, qui est le personnage principal, et qui doit gérer la disparition de sa soeur et le mystère qui l’entoure.

  3. Comme toi j’ai bien aimé ce roman. J’ai adoré sa dimension onirique et j’ai été assez émue à la fin. J’aime bien la réponse que tu fais à Electra, car en effet le personnage principal de cette histoire est celui du frère. On lit le roman en totale empathie avec lui, en comprenant son besoin de savoir et en espérant pour lui que la résolution de l’énigme sera une délivrance. Je n’ai encore lu que 3 romans de la rentrée, mais pour l’instant c’est mon préféré. Mais bien sûr s vous détestez les romans psychologiques, il vaut mieux passer votre tour.

  4. J’ai été étonnée de la voir dans la liste du Goncourt, je la pensais étrangère.
    Tu me rassures car j’ai lu de mauvaises critiques et comme mes élèves vont le lire pour le Prix Elle des lycéennes, je m’inquiétais.

    1. Elle est née à Milan et a grandi en Suisse mais a priori elle est française. En tout cas, elle écrit en français, ce n’est pas une traduction.
      Il y a eu toute une gamme de critiques, de ceux qui se sont ennuyés à ceux qui ont adoré…mais je pense que ce livre pourra tout à fait plaire à tes lycéennes.

  5. Je trouve que le livre est un peu clipesque, pub, avec des images assez systématiques…. qui pourtant apportent aussi une cohérence rare dans les ressentis ! le risque de l’effet bande annonce de film indie. j’ai tout de même plutôt beaucoup aimé jusqu’à la fin mais pas à cause de l’intrigue, à cause des dialogues qui apparaissent qui pour le coup m’ont totalement sortie du truc ! je les ai touvés vraiment artificiels. Mais l’ambiance globale est vraiment prenante.

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