L’un des romans-phares de cette Rentrée Littéraire est bien sûr « Les Loyautés » de Delphine de Vigan, difficile de passer à côté du retour de l’auteure de « Rien ne s’oppose à la nuit », ou encore « D’après une histoire vraie », deux livres que j’ai vraiment beaucoup aimés. Alors qu’en est-il de ce nouveau roman?
Et là, je suis bien embêtée. En effet, l’intention de l’auteure est louable: elle nous parle de la souffrance d’un adolescent, Théo. Les parents de Théo ont divorcé quand il était petit, et ont mis en place une garde alternée, une semaine/une semaine. Mais la mère de Théo en veut toujours à son ex-mari, qui l’a quittée pour une autre, et refuse de le voir, et même de lui parler. Théo se rend seul d’un appartement à un autre, ses parents ne communiquent jamais, ne serait-ce que par téléphone, et ne savent pas ce qu’il se passe pendant la semaine où ils n’ont pas la garde de Théo. Et ce que la mère de Théo ignore, c’est que son ex-mari a sombré dans la précarité…Théo, écrasé par des problèmes et des secrets plus gros que lui, commence à boire pour oublier, en compagnie de son meilleur ami Mathis.
Alors oui, difficile de rester insensible à la douleur de Théo. Mais j’ai trouvé que la démonstration de Delphine de Vigan était lourde, très lourde. Elle empile les couches de noirceur, les unes après les autres. Qu’un enfant souffre d’être ballotté entre ses deux parents, oui. Que sa souffrance s’exprime à travers une addiction, oui. Mais fallait-il vraiment que le père soit tombé dans la précarité? que l’enseignante qui se doute que Théo va mal ait été une enfant battue (avec, en plus, des séquelles dramatiques de sa maltraitance)? que la mère de Mathis découvre que son mari est un sale type?
J’ai eu du mal à croire à cette histoire, j’ai trouvé qu’elle sonnait faux, qu’elle manquait de finesse, qu’il y avait trop de pathos, accentué par le côté choral du roman : à chaque chapitre, un personnage nous parle de son mal-être, de ses malheurs. Je n’ai pas été émue comme avec « Rien ne s’oppose à la nuit », je n’ai pas été impressionnée par la construction du récit comme avec « D’après une histoire vraie »…. »Les Loyautés » ne compte que 200 pages, mais j’ai mis du temps à le lire, empêtrée dans la noirceur de ce récit poussif.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas été impressionnée par ce nouvel opus de Delphine de Vigan. Si son propos est louable, il est exprimé de façon maladroite et peu crédible. J’en attendais plus de la part d’une auteure confirmée.
Publié en Janvier 2018 aux éditions JC Lattès, 208 pages.
1ere lecture de la Rentrée de Janvier 2018.
Aie zut ! Tu es le premier avis que je lis. J’espère que les suivants seront moins mitigés.
Il m’attend dans ma PAL.
j’ai vu beaucoup d’avis enthousiastes, mais là j’ai l’impression que les avis mitigés voire négatifs font leur apparition…
J’avais aimé moi aussi Rien ne s’oppose à la nuit et D’après une histoire vraie, mais ce que tu évoques, cette surenchère dans le pathos, me retient de lire ce titre…
il y a un risque que tu sois déçue…
C’est l’un des seuls titres français que j’ai noté pour cette rentrée… Je comptais sur ce titre pour finalement découvrir Delphine de Vigan. Roman choral, ça me parlait bien. Mais ce surpoids de pathos, ça me refroidi. Mon envie qui vient de fondre comme neige au soleil!
je te conseille plutôt « Rien ne s’oppose à la nuit », qui avait été un coup de coeur!
Je viens d’écrire mon billet, puis de te lire. On est raccord 😉
je cours te lire!
Complètement d’accord avec toi!
J’ai bien aimé ce roman, et sans doute parce qu’il se détachait de l’autofiction, mais comme toi, il m’a manqué qq chose, et si le verbe est fluide et agréable, je n’ai pas retrouvé l’auteur de « Rien ne s’oppose… »
Je vois que tu es d’accord avec Delphine, donc je vais vous faire confiance. J’avais déjà trouvé que le trait était un peu forcé dans D’après une histoire vraie. ..
Comme je n’aime pas Delphine de Vigan quand elle s’épanche sur elle, avec cet avis sur un (apparemment) un vrai roman, je crois que je ne tenterai ps non plus cette lecture. Tout ce que tu en dis de négatif est ce que je déteste dans la littérature.
On ne vous sent pas super emballée sur ce livre!
oui, c’est assez clair 😀
Je n’aime pas qu’on ‘charge la mule’, alors…
Bon, tu es la dernière (Delphine, Sonia et Virginie) dont je lis l’avis (déjà lu sur IG) et tu me confirmes qu’elle a loupé quelque chose. Je te disais sur IG qu’elle bossait sur un autre projet, mais son éditeur a du aussi lui demandé un nouveau roman ..
pour moi, le plus gros bémol c’est l’accumulation de pathos – je n’aime pas du tout ça.
Delphine l’a lu en moins d’un après-midi et toi tu l’as « trainé » …
c’est suffisant pour passer son chemin
Comme Sylire, tu es le premier billet que je lis et tu m’inquiète… Je vais le lire car c’est une auteur que j’aime bien mais j’espère être moins désagréablement surprise que toi 😉
j’ai vu des billets très enthousiastes mais aussi beaucoup d’avis négatifs… on en parle lors du prochain Bibliomaniacs!
J’ai été aussi un peu mitigée, notamment par cette fin vraiment trop rapide…
la fin est ouverte, ce qui n’est pas vraiment à mon goût, mais ce n’est pas mon plus grand reproche vis à vis de ce livre…