« Un autre Brooklyn » de Jacqueline Woodson est un roman qui a été finaliste du National Book Award en 2016 et que j’ai découvert dans le cadre de la présentation de la Rentrée Littéraire de Janvier des éditions Stock. C’est également un livre qui sera à l’affiche de notre podcast littéraire Bibliomaniacs de Mars.

August revient à Brooklyn pour enterrer son père. A la faveur d’une rencontre impromptue dans le métro, elle se remémore son enfance et son adolescence. A l’époque, dans les années 70, Brooklyn était un quartier bien différent de maintenant. De plus en plus déserté par les Blancs, il était hanté par les prostituées, les toxicomanes et les vétérans de la guerre du Vietnam. August et son petit frère y vivaient avec leur père,  qui les élevait seul. Pour August, c’était le temps de l’amitié avec sa bande de copines, Sylvia, Angela et Gigi, avec qui elle partageait coups durs et petits bonheurs.

« Un autre Brooklyn » aborde un certain nombre de thèmes très intéressants : l’amitié adolescente, un quartier en pleine mutation, la difficulté à gérer l’absence d’une mère, la transformation du corps, la violence faite aux femmes, l’influence grandissante de la Nation of Islam, les rêves qui se heurtent à la réalité…C’est un roman très riche porté par une très belle écriture, que j’ai lu avec intérêt et plaisir. 

Néanmoins, je n’ai pas été vraiment touchée par ce roman qui avait pourtant tout pour me plaire. Si j’ai apprécié cette lecture, je suis cependant restée en retrait du récit, et j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, à part à August, qui est la narratrice. Dans sa bande de copines, Sylvia est mise en avant, on va chez elle, on écoute son père, on connait son passé mais j’ai trouvé qu’Angela et Gigi restaient trop dans l’ombre : à la fin du roman j’avais encore du mal à les distinguer, et quelques jours après avoir fini cette lecture je ne sais même plus qui est qui, et ce qui leur arrive.

Je suis perplexe après avoir lu « Un autre Brooklyn »: en théorie ce livre aurait dû être un coup de cœur et je n’ai rien de particulier à lui reprocher, je ne peux pas dire qu’il m’ait déplu, pourtant il m’a laissée froide et quelques jours après sa lecture, je commence déjà à l’oublier. Est-ce parce que le livre est court (moins de 200 pages) ?  Pour autant, ce n’est pas un roman que je déconseille, car je pense vraiment qu’il peut plaire, mais pour moi c’est un rendez-vous manqué…

Publié en Janvier 2018 chez Stock, traduit par Sylvie Schneiter, 177 pages.

10e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2018.

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