Casher Nostra – Karim Madani

C’est en voyant passer sur Instragram une photo d’un autre roman de Karim Madani (« Jewish Gangsta » – que je vais d’ailleurs lire bientôt) que j’ai réalisé que cela faisait longtemps que j’avais envie de découvrir cet auteur, et notamment son livre « Casher Nostra ».

« Casher Nostra » est une dystopie qui se passe dans la ville d’Arkestra – un nom qui fait référence au Sun Ra Arkestra, Sun Ra étant un artiste que le personnage principal écoute régulièrement. Et le personnage principal, c’est Maxime Goldenberg. Un jeune homme qui vit dans le quartier juif d’Arkestra, avec sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui nécessiterait d’être hospitalisée. Mais les finances de Maxime, coursier pour une boutique de locations de dvd, ne lui permettent pas de payer une clinique digne de ce nom, et sa mère risque de finir dans un mouroir. Un jour, Maxime, qui consomme régulièrement de la marijuana, apprend que sa spasmophilie lui donne droit à en recevoir vingt grammes par semaine pour usage thérapeutique. Le jeune homme entrevoit un moyen de se sortir de sa situation difficile…

L’histoire de « Casher Nostra » n’est pas hyper originale : l’histoire d’un garçon un peu loser, fils d’un sale type – membre du Milieu, mort assassiné – ,  qui se lance dans des combines plus grosses que lui pour améliorer sa condition, et qui se retrouve rapidement dans des ennuis qu’il n’avait pas prévus.  Cependant, ce roman tire son épingle du jeu grâce à son ambiance et à ses personnages contrastés et attachants. La ville d’Arkestra est composée de quartiers similaires à des ghettos, et le quartier juif, Hannouka, n’est pas en reste. Un quartier marqué par l’influence d’une mafia dont le père de Maxime faisait partie, et par un certain nombre de morts violentes – des personnes tuées auxquelles une mystérieuse graffeuse rend hommage en peignant leur portrait sur les murs du quartier.

Les personnages sont bien incarnés, et Karim Madani ne pratique pas le manichéisme. Difficile dans ces conditions de ne pas s’attacher à Maxime, ou à son comparse Alex. Histoire de famille, histoire de truands, histoire de quartier, « Casher Nostra » est un livre riche et prenant qui, sur la base d’un thème déjà vu, a su proposer une oeuvre originale et marquante.

Une belle découverte d’un auteur, et d’un univers, hâte de découvrir d’autres livres de Karim Madani!

Publié en 2013 au Seuil, 288 pages.

4 commentaires sur “Casher Nostra – Karim Madani

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