Présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018 des éditions Stock

Mercredi matin, j’ai eu la chance et la joie d’assister à la présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018 des éditions Stock (même si Septembre me semble encore tellement loin!) , qui était organisée à l’Institut du Monde Arabe à l’intention de journalistes, libraires et blogueurs…la salle, au neuvième étage, était donc bien remplie!

Après une introduction de Manuel Carcassonne, le Directeur Général de Stock, c’est Marie-Madeleine Rigopoulos qui a pris la parole pour présenter les douze livres composant cette Rentrée Littéraire et animer les échanges avec les auteurs.

  • Raphaëlle Liebaert, qui dirige la collection étrangère La Cosmopolite, est venue présenter le nouveau livre de Rachel Kushner, « Le Mars Club ». J’avais lu le précédent livre de cette auteure américaine, « Les Lance-Flammes » qui ne m’avait pas convaincue même si je lui avais trouvé du potentiel. L’histoire de cette femme emprisonnée à vie qui apprend que sa mère, qui avait la garde de son fils de sept ans, vient de décéder,m’a vraiment intéressée, avec son côté Orange is the New Black. Sans doute un des romans que je lirai dans les premiers.

  • Puis c’est Samar Yazbek qui est venue parler de son livre, « La Marcheuse ». L’histoire d’une jeune fille en Syrie qui ne parle pas et ne peut pas s’empêcher de marcher, et qui se retrouve après le décès de sa mère dans une zone assiégée, en plein conflit. Un livre que l’auteure a qualifié de « métaphore de la condition de la femme dans le monde arabe », ajoutant qu’elle avait utilisé l’imaginaire, le merveilleux pour dépasser la violence narrative de ce roman.

  • Puis ce fut le tour de la littérature française, avec la collection « La Bleue ». C’est Adrien Bosc, dont j’avais déjà lu « Constellation » qui a ouvert le bal avec « Capitaine » , l’histoire d’un bateau qui quitte Marseille en Mars 1941 avec à son bord des personnes souhaitant fuir le nazisme et le régime de Vichy, et notamment André Breton ou encore Claude Levi-Strauss…jusqu’en Martinique. Un épisode historique qui a éveillé mon intérêt! 

  • C’est ensuite Olivia de Lamberterie qui est venue présenter son premier livre, « Avec toute ma sympathie ». La critique littéraire n’avait jamais pensé à écrire, tout simplement parce qu’elle n’avait rien de particulier à dire, jusqu’à la mort en 2015 – par suicide – de son frère Alex dont elle était très proche. Elle ne s’est pas lancée dans l’écriture par but thérapeutique mais parce qu’elle avait envie d’écrire sur son frère, un personnage qu’elle décrit comme flamboyant. En écrivant, elle a retrouvé la mémoire de son enfance, dans une famille joyeuse, fantaisiste, mais qui compte également un nombre de suicides très élevé. Mariée, mère de trois enfants, elle a eu envie d’explorer dans son livre comment être heureux malgré un décès et vivre en bonne compagnie avec les morts… un témoignage qui m’a semblé touchant et lumineux, je suis vraiment curieuse de lire cet ouvrage !

  • Christophe Boltanski a également écrit sur sa famille. Après « La Cache » dans lequel il abordait sa famille paternelle, il publie « Le guetteur », sur sa mère. A la mort de celle-ci, il a vidé son appartement et a trouvé une pochette avec cinq ébauches de polars, dont un, « Le guetteur », évoquait un homme qui épie des femmes. Cela lui a donné envie d’enquêter sur sa mère, une femme qui à la fin de sa vie, était paranoïaque et très isolée. Or il a découvert que celle-ci avait eu une vie complexe et riche, une femme militante qui avait notamment été impliquée dans un groupuscule de porteurs de valise pendant la guerre d’Algérie et, à ce titre, sans doute suivie par la police ou la DST…Une histoire intrigante que j’ai hâte de lire!

  • Puis c’est Judith Sibony qui est venue présenter son premier roman, « La Femme de Dieu ». L’histoire de Robert Pirel, un homme marié de longue date avec Elisabeth, qu’il trompe à tour de bras, et qui a l’habitude de faire jouer ses maîtresses dans ses pièces de théâtre…jusqu’au jour où une jeune femme désire avoir un enfant avec lui…

  • Clara Dupont-Monod a répondu aux questions avec beaucoup d’énergie et d’humour sur son nouveau roman « La Révolte », la suite du « Roi disait que j’étais diable » que j’ai lu, apprécié d’après mon billet…mais dont je n’ai aucun souvenir! Il s’agit de l’histoire d’Aliénor d’Aquitaine, dont le premier tome racontait la relation avec son premier mari, Louis VII qui était très amoureux d’elle mais avec qui elle s’ennuyait. Dans ce deuxième tome, elle l’a quitté pour se marier avec Henri de Plantagenêt, de onze ans son cadet, « ce qui fait d’elle la première cougar de France », dixit l’auteure! Celui-ci lui avait promis que s’il devenait roi d’Angleterre, elle garderait le contrôle sur l’Aquitaine. Cette promesse n’ayant pas été tenue, Aliénor demanda à leurs trois fils, dont Richard Coeur de Lion,  de l’aider à renverser leur père. Ayant perdu la guerre, elle fut enfermée par son mari pendant quatorze ans…  ce qui ne l’empêcha pas de décéder à l’âge canonique de 82 ans! Un âge exceptionnel pour l’époque et pour une femme qui a eu dix enfants. Clara Dupont-Monod a ensuite évoqué le fait qu’elle est romancière et non médiéviste, ce qui lui permet de prendre des libertés, d’utiliser l’imaginaire comme complément à la science pour combler les blancs, mais aussi sa passion pour cette période souvent décriée, décrite comme sombre, obscurantiste alors que le Moyen Age est pour elle une période lumineuse, inventive, avec un vrai appétit de la vie. Un enthousiasme qui m’a conquise ! 

  • Boris Razon a ensuite présenté son livre « Ecoute »: l’auteur est fasciné par les écoutes, et par la confrontation entre apparences et réalité, la dualité entre ce que nous vivons, et ce que nous racontons avec notre appareil photo, notre téléphone.

  • Puis c’est Emilie Frèche, dont j’avais lu « Un homme dangereux », qui a parlé de son nouveau roman « Vivre ensemble ». Celui-ci raconte l’histoire d’un homme et d’une femme qui, ayant échappé à un attentat, décident de vivre ensemble, avec aussi leurs fils respectifs. Or ceux-ci ne se sont pas choisis, n’ont pas choisi leur beau-parent…Emilie Frèche a expliqué que ce projet était né au lendemain des attentats, avec cette expression « vivre ensemble » qui était partout, prononcée tout le temps. Pour l’auteure, cette expression substantivée est une escroquerie linguistique : vivre ensemble devrait être le point de départ, et non l’objectif. Elle a voulu explorer ce « vivre ensemble » au niveau de l’intime, en regardant ce qui se passe dans ce foyer où il va falloir partager son histoire, et partager son territoire avec des gens que l’on n’a pas choisis. Emilie Frèche rappelle d’ailleurs que la première fraternité, dans la Bible, est celle d’Abel et Caïn, et donc se termine par un fratricide…un roman que j’ai vraiment envie de lire!

  • Florence Noiville a ensuite présenté « Cleptomane » (je ne savais pas que ce terme avait deux orthographes, j’ai toujours écrit ce mot avec un K!) L’auteure, qui s’intéresse au cerveau, et dont les précédents livres explorent également les problèmes psychiatriques et les névroses, a voulu cette fois-ci écrire un livre plus léger, mi-thriller mi-comédie sur une femme cleptomane, une grande bourgeoise qui pense voler pour donner du piquant à sa vie…mais dont la fantaisie s’avère être une addiction, une pulsion, plus forte qu’elle. Et cette femme, lorsqu’elle va le réaliser, va enfin pouvoir se construire, alors qu’autour d’elle, son monde s’effondre, son mari étant éclaboussé par un scandale financier.

  • Julie Estève, quant à elle, a évoqué son roman « Simple », à la fois une sorte de « cluedo étrange » car quelqu’un est mort et on recherche le coupable, mais aussi un livre dont le personnage principal est un homme bizarre, en dehors de la société, moqué et traité d’idiot du village : bouc émissaire, paria, maudit, il dynamite malgré tout son statut de victime par le rire. Un homme qui reste debout, un résistant, qui est doté d’une mémoire sans faille et qui ne sait pas mentir, et parle sans filtre… un sujet original et intriguant!

  • Et c’est Tobie Nathan, que je n’ai encore jamais lu, qui a clôturé les entretiens avec « L’évangile selon Youri ». L’histoire d’un vieux psy – dixit l’auteur – qui veut aider Youri, un enfant trouvé sur un trottoir qui semble avoir des dons étranges, et dont on se demande ce qu’il vient faire dans ce monde d’aujourd’hui… une histoire empreinte de réalisme magique, et qui sera une bonne occasion de découvrir cet auteur!

J’ai bien sûr hâte de lire ces livres et de vous en parler ! Il faudra bien sûr attendre fin Août et la parution de ces livres pour que je publie mes avis sur le blog…

Un grand merci à Valentine Layet !

8 commentaires sur “Présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018 des éditions Stock

  1. Un qui pourrait vraiment me plaire est celui d’Olivia de Lamberterie! Le sujet m’intéresse beaucoup. Et puis un autre qui attise ma curiosité, celui de Julie Estève. On est encore bien loin de la rentrée littéraire, en effet 🙂

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