Il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir d’assister à la présentation de la Rentrée Littéraire de Septembre des éditions L’Iconoclaste.
J’ai découvert cette maison d’édition l’an dernier avec l’ouvrage de Valentine Goby consacré à Charlotte Delbo, « Je me promets d’éclatantes revanches ». Dirigée par Sophie de Sivry, elle propose pour cette rentrée littéraire quatre livres, dont trois premiers romans.
Les quatre auteurs ont présenté leurs livres, dont Coline Serreau lisait des extraits, accompagnée par l’artiste camerounais Roland Tchakounté qui nous a joué un très beau blues.
J’étais ravie de voir enfin Marie-Aude Murail « en vrai »! C’est une auteure que j’ai beaucoup lue quand j’étais enfant et adolescente et que j’ai retrouvée avec plaisir avec « Miss Charity », et la série de livres « Sauveur et Fils ». En la voyant avec sa silhouette d’ado, sa casquette et son t-shirt Tintin, j’ai eu l’impression qu’elle était exactement la même que quand j’étais gamine!
Contrairement aux autres auteurs présents, Marie-Aude Murail n’a pas évoqué son livre lorsqu’elle a pris la parole, mais nous a raconté une anecdote survenue lors d’une intervention qu’elle avait faite dans une école. Alors qu’elle parlait de sa fausse couche, un petit garçon s’est reconnu dans son histoire, sa maman ayant, comme Marie-Aude Murail, subi une fausse couche, puis eu le bonheur d’avoir un autre enfant par la suite. Marie-Aude Murail a raconté cette anecdote, qui a beaucoup ému l’assistance, pour nous montrer que des personnes très différentes – ici une mère de famille et un petit garçon – peuvent se reconnaître dans la même histoire.
Son livre « En nous beaucoup d’hommes respirent », au titre emprunté à Apollinaire, retrace l’histoire de la famille Murail sur trois générations. C’est un ouvrage qui a été alimenté par les souvenirs retrouvés par l’auteure lorsqu’elle a vidé la maison de ses parents.
Puis Jean-Baptiste Naudet a pris la parole, visiblement très ému : c’est un ancien grand reporter de guerre du Nouvel Observateur qui a été confronté à des scènes effroyables, et qui, victime de stress post-traumatique, s’est retrouvé en hôpital psychiatrique. Son témoignage m’a fait penser à Sorj Chalandon, lui aussi ancien grand reporter, traumatisé par Sabra et Chatila. Lors des séances avec son psy, Jean-Baptiste Naudet a compris qu’il s’identifiait à un homme avec qui sa mère était fiancée avant d’épouser son père : Robert, tué au combat en Algérie. Dans « La Blessure », il retrace la vie de cet homme, mais évoque également sa propre mère, Danielle, qui a sombré dans la folie quand il était enfant. Un livre qui s’appuie sur la correspondance entre du jeune couple lorsque Robert était en Algérie, et dans lequel l’auteur entremêle son histoire avec celle de Robert et celle de Danielle, trois vies douloureusement impactées par la guerre, que ce soit la guerre d’Algérie ou des conflits plus récents.
Adeline Dieudonné a également écrit un premier roman, « La Vraie Vie ». L’auteure belge y raconte une vie familiale étrange, pesante : deux enfants, la narratrice et son frère, grandissent avec un père chasseur, prédateur et une mère complètement effacée…
Julien Cabocel signe lui aussi un premier roman, « Bazaar », l’histoire de Dominique Chevallier, qui travaille dans une agence de pub et qui, un jour, décide de tout quitter et de rouler en voiture jusqu’à ne plus avoir d’essence. Son réservoir vide l’amène devant un motel nommé Bazaar dans lequel il va s’installer…
Quatre livres très différents les uns des autres, intrigants, avec de très belles couvertures et une jolie prise de risque puisque trois d’entre eux sont des premiers romans…Je suis repartie avec « En nous beaucoup d’hommes respirent » et « La Blessure », je vous en parle après leur date de parution !
J’ai lu « La vraie vie » (suite à un concours de la maison d’édition) j’ai beaucoup aimé! On sent que c’est un premier roman mais c’est déjà prometteur, j’y ai trouvé un petit côté David Vann!
Le livre de M-A Murail a l’air très intéressant!
je vais bientôt commencer le livre de Marie-Aude Murail, c’était vraiment celui qui me faisait le plus envie! La Vraie Vie est vraiment intrigant, et tu n’es pas la seule à me dire que tu l’as beaucoup aimé! je le lirai très certainement…
Chanceuse ! du coup, tu nous diras ce que tu en penses ?
yes! mais il faut que j’attende la date de parution 😀
Le titre de Marie-Aude Murail me donne très envie de lire son roman, il est déjà noté dans ma wish list!
c’est une de mes prochaines lectures, je ne l’ai pas emmené en vacances, car le livre est gros et a une couverture blanche assez fragile et salissante 😉