J’ai lu deux livres de Geneviève Brisac auxquels je n’ai pas du tout accroché, « La Marche du Cavalier » et « Dans les yeux des autres »…mais j’ai eu un gros coup de cœur l’an dernier pour « Vie de ma voisine ».
Dans ce livre, comme son titre l’indique, l’auteure évoque la vie de sa voisine, Jenny Plocki, née en France en 1925 de parents polonais qui seront arrêtés et déportés en 1942. Non seulement ce livre était beau et émouvant, mais il était également très intéressant au niveau historique. Et puis les passages concernant les parents de Jenny étaient vraiment magnifiques, tant sur l’attachement que sur la transmission de valeurs qui marqueront à jamais leur fille et qui l’accompagneront tout au long de sa vie personnelle et professionnelle.
Ces échanges avec Jenny Plocki, ce témoignage sur un lien très fort entre enfants et parents quia perduré bien après la mort de ces derniers, ont donné envie à Geneviève Brisac de se plonger dans la relation qu’elle entretient avec sa mère et d’écrire sur ce sujet dans « Le Chagrin d’Aimer ». Même si j’avais eu deux expériences peu convaincantes avec des écrits de cette auteure, c’est le fait que « Vie de ma voisine » ait été l’élément déclencheur pour l’écriture du » Chagrin d’aimer » qui m’a poussée à lire cette dernière parution.
Malheureusement, cette lecture a été une déception. Le récit est composé d’une série de vignettes mettant en scène Mélini, une femme flamboyante, séduisante, qui aime être au centre de l’attention mais qui est une mère peu présente, peu affectueuse, peu protectrice. Je me suis perdue dans ces différents chapitres, sans parvenir à vraiment entrer dans le récit, à comprendre la personnalité de Mélini, à me représenter le lien entre les deux femmes, et les sentiments qu’éprouve Geneviève Brisac pour sa mère.
Il y a pourtant quelques scènes très réussies, la plus marquante étant bien sûr celle où Geneviève Brisac, qui doit participer à un séminaire en tant qu’écrivain, emmène sa mère avec elle et où celle-ci lui vole la vedette, mais je suis globalement restée en dehors de ce récit, et je n’ai réussi à m’intéresser ni à cette histoire ni même aux origines de Mélini, ce qui est un comble car j’adore habituellement les histoires de famille et la généalogie…
J’ai trouvé ces vignettes trop fragmentées, sans assez liant. L’écriture manque de sentiments. Mélini n’est pas non plus un personnage attachant, et Geneviève Brisac est trop en retrait pour que la relation mère-fille soit vraiment exploitée.
J’ai lu « Le Chagrin d’Aimer » de Geneviève Brisac avec beaucoup de distance et malheureusement sans grand intérêt. Un vrai rendez-vous manqué…Je pense que cette auteure n’est vraiment pas pour moi. Ce qui ne m’empêche pas de vous conseiller chaleureusement « Vie de ma voisine »!
Publié en Février 2018 chez Grasset, 162 pages.
oh une nouvelle déception mais oui, tu peux dire que tu auras tenté un bon nombre de fois – amusant comment tu ne peux pas t’empêcher de parler de celui que tu as aimé.
Je suis en pleine lecture d’un roman sur les secrets de famille, la guerre (mais du côté allemand) – pas un sujet que j’affectionne pourtant (il fait partie de la rl2018)
yes, je pense que je vais désormais faire l’impasse sur cette auteure…
tu lis Les Amnésiques?
J’ai encore Vie de ma voisine dans ma bibliothèque..et je crois qu’à te lire il sera le seul que je lirai de cette auteure.
oh, lis-le, il vaut vraiment le coup !
Le manque de liant risque fort de m’agacer aussi. Je passe!
et oui, trop d’excellents livres en attente d’être lus!
J’avais été déçue par « La Marche du cavalier » que j’avais trouvé trop décousu, ce qui semble aussi être le cas ici, et j’avais apprécié sa biographie de Virginia Woolf tout en lui reprochant la même chose. Depuis que j’ai lu Charlotte Delbo, « Vie de ma voisine » m’attire un peu donc ton billet me rassure quand tu dis qu’il t’a plu.
ah oui je te conseille vivement Vie de ma Voisine…et également « Je me promets d’éclatantes revanches » de Valentine Goby!