« Onze jours » de Lea Carpenter se passe en Mai 2011 : Sara vient d’apprendre que son fils unique Jason, un SEAL – membre des forces spéciales de la US Navy – a disparu lors d’une mission secrète.Le récit, assez fragmenté, suit ces jours d’attente, retrace l’histoire de Sara, et revient aussi sur l’engagement de Jason et sur sa formation.
Sara n’avait que dix-neuf ans lors de sa rencontre, dans le cadre d’une mission à la CIA, avec le père de Jason, David, un homme beaucoup plus âgé qu’elle, haut placé et bien connecté, sans que sa fonction ne soit très claire. De cette brève liaison est né Jason, que Sara a élevé quasiment seule, David étant peu présent, puis décédé alors que son fils n’avait que sept ans. Sara a pu néanmoins compter sur les parrains de Jason, des amis de David bien implantés à Washington et à Langley. Jason se destinait à entrer à Harvard. Le 11 Septembre 2001 le poussa à changer de cap et à tout faire pour s’engager dans les forces spéciales…
« Onze jours » m’a laissé un avis mitigé. Je m’attendais à lire un texte poignant sur les angoisses d’une mère qui attend durant onze jours des nouvelles de son fils disparu. Cependant, même si le personnage de Sara m’a plu car c’est une femme indépendante qui a choisi d’élever son fils en Pennsylvanie, loin du sérail de Washington ou de Langley, j’ai trouvé ce roman très froid, manquant de souffle et d’émotions. Je n’ai pas ressenti d’empathie pour Sara, qui se trouve pourtant dans une situation épouvantable : elle ne sait pas. Elle ne sait pas si son fils est vivant ou mort, elle ne sait pas où il est, elle ne sait pas ce qu’il faisait. C’est plutôt la facette militaire du roman qui m’a plu : l’atmosphère de secret, la formation de Jason, le rappel de l’opération Thunderbolt…
J’ai donc lu ce livre avec intérêt, mais tout en m’étonnant de ne pas être touchée, émue, malgré les lettres de Jason à sa mère, qui sont pourtant pleines d’amour. J’ai trouvé que le personnage de Jason manquait d’incarnation et cela m’a gênée : même si on a beaucoup d’informations sur lui à travers le récit de sa formation, les souvenirs de sa mère, ses écrits, les paroles de son condisciple Sam, ce personnage essentiel, autour duquel tourne toute l’histoire, m’a semblé flou.
« Onze jours » de Lea Carpenter est un roman étrange, un peu à l’image de sa couverture, que j’ai trouvée décalée par rapport au sujet – avec un côté enfantin et des couleurs chaudes qui tranchent avec les thèmes abordés : un livre dont je souviendrai pour son côté informatif et non pour la relation mère-fils ou pour la douleur d’une mère sans nouvelles de son fils.
Publié en Septembre 2018 chez Gallmeister, traduit par Anatole Pons, 266 pages.
6e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018
Merci à Lea Touchbook et aux éditions Gallmeister!
Je ne le connaissais pas, celui-là. Mais j’avoue que tu ne me tentes pas vraiment…
si tu ne t’intéresses pas trop à l’armée, aux forces spéciales, aux missions secrètes, ce n’est pas forcément un livre qui te plaira…
punaise je n’avais pas vu la couverture…oui effectivement, elle fait assez enfantin…dommage pour un livre dans le sujet paraissait fort…
je n’ai pas trop compris ce choix…
Fanny, puis toi… Bon, je passe sur ce Gallmeister!
Fanny n’a pas du tout aimé…j’y ai quand même trouvé des aspects qui m’ont plu, et j’ai lu ce roman sans déplaisir!
J’ai lu plusieurs avis similaires au tien.
Je passe !
c’est pourtant rare qu’un Gallmeister déplaise… (il est vrai qu’Idaho avait bien divisé les lecteurs…)
Bon ce sera sans moi merci de l’info 🙂
certain(e)s sont beaucoup plus enthousiastes que moi!
Tu n’es pas assez enthousiaste pour que je craque.
pas grave, j’ai de l’enthousiasme en réserve !