Comme beaucoup de lecteurs, j’avais eu un coup de cœur pour « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal, une auteure qui a la capacité, comme Joy Sorman, de rendre intéressants à mes yeux des thèmes très éloignés de mes passions : la construction d’un pont, une transplantation cardiaque… Dans « Un monde à portée de main », l’auteure explore de nouveau un sujet peu traité en littérature : la technique du trompe-l’œil.
Le roman commence bien avec une très belle scène d’ouverture nous racontant les retrouvailles de trois amis, Paula, Jonas et Kate, anciens condisciples d’une école d’art de Bruxelles où ils ont appris la technique du trompe- l’œil. La scène est très bien écrite, l’ambiance nocturne est vraiment réussie, et j’étais ravie du début prometteur de ce nouveau livre d’une auteure que j’aime beaucoup.
Et puis le récit s’est concentré sur Paula et est reparti plusieurs années en arrière, alors que la jeune femme, qui jusque là n’arrivait pas à trouver sa voie, annonce à ses parents qu’elle va partir étudier l’art du trompe-l’œil à Bruxelles. Le livre décrit ses études, sa colocation avec Jonas, puis le début de sa vie professionnelle. Et là, mon intérêt s’est émoussé. Bien sûr, j’ai aimé les phrases ciselées de Maylis de Kerangal, j’ai aimé certains passages – la relation de Paula avec ses parents, les paragraphes ayant trait à la technique, le récit des différents projets de Paula – mais plutôt comme des fulgurances dans un récit qui dans sa globalité n’a pas réussi à m’intéresser.
Je n’ai pas réussi à m’attacher à Paula, et j’ai trouvé qu’il manquait un fil conducteur dans ce roman que j’ai vu se dérouler sous mes yeux sans jamais réellement rentrer dedans . C’est un roman que j’ai trouvé très bien écrit, je l’ai lu sans déplaisir, mais sans réel intérêt, sans émotion, avec un vague ennui.
Malgré l’esthétique des phrases de Maylis de Kerangal, malgré un thème porteur et quelques très beaux passages, je n’ai pas été convaincue par « Un monde à portée de main » qui n’a pas réussi à me toucher et à m’emporter. J’en attendais plus de la part de cette auteure talentueuse, que je retrouverai néanmoins avec plaisir pour un prochain roman.
Publié en Août 2018, chez Verticales (Gallimard), 288 pages.
Retrouvez ce livre à l’affiche de l’émission d’Octobre 2018 du podcast littéraire Bibliomaniacs!
10e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018.
Le bémol que tu évoques revient presque de manière systématique dans les billets que j’ai lus à son sujet… pas assez de « chair », comme si l’esthétique avait pris le pas sur le reste… je pense m’abstenir, du coup…
les avis sont partagés, mais il y a un certain nombre d’avis négatifs en effet, et les mêmes arguments reviennent, tu as raison…
Je rejoins Inganmic, tu as les mêmes bémols que les autres lecteurs. Je pense le lire si un jour je le croise à la BM mais sinon, il attendra !
oui, n’en fais pas une priorité!
Je passe mon tour pour ce titre. Néanmoins, je compte bien découvrir un jour la plume de Maylis de Kerangal, sans doute avec « Naissance d’un pont ».
Le trompe-l’oeil me laisse complètement indifférente!
je te conseille vraiment « Réparer les Vivants » également !
Pour ma part, je n’ai pas accroché du tout, ni avec l’histoire ni, surtout, avec l’écriture.
c’était une auteure que tu avais déjà lue?
Alors, pour moi avec Maylis de Kerangal, c’est « deux partout » : j’ai adoré Réparer les vivants et Corniche Kennedy et me suis ennuyée avec Naissance d’un pont et Un monde à portée de main… Les belles phrases m’ont plu pendant une soixantaine de pages, mais je n’ai pas réussi à m’intéresser à Paula, et pas trop non plus au trompe-l’œil. J’ai parcouru la fin, mais je connaissais déjà pas mal de choses sur Lascaux, ça ne m’a pas accrochée davantage.
il faut que je lise Corniche Kennedy ! (pareil pour Lascaux, je m’y étais intéressée quand il y avait eu l’expo à Paris, et je n’ai donc rien appris dans cette dernière partie)
Déjà que j’ai abandonné Réparer les vivants;.. ça s’annonce mal
oula…ne le tente même pas !
Tu confirmes ce que les premières pages m’ont fait ressentir. Comme toi, j’étais prête à suivre Maylis de Kerangal dans n’importe quelle aventure tant j’ai adoré « Naissance d’un pont » et « Réparer les vivants ». J’ai lu une soixantaine de pages, j’ai retrouvé l’élégance de la plume de l’auteure mais je ne suis toujours pas dans le roman. Peut-être y manque-t-il ce qui me plaisait tant dans les deux autres : la mise en place d’un collectif de personnes pour réaliser un projet.
oui, même si on suit les études et la carrière de Paula, il n’y a pas un vrai fil conducteur, un vrai projet à construire…
Je suis passé totalement à coté de Réparer les vivants donc je vais faire l’impasse sans regret.
yes, si tu n’as pas aimé Réparer les Vivants, je doute que tu aimes celui-ci !
Je suis la note dissonante… Il est un cran au dessous de réparer les vivants, certes, mais j’ai beaucoup apprécié ma lecture. L’univers du trompe l’oeil, la réflexion sur l’art, le parcours de Paula… tout cela m’a intéressée.
j’ai vu quelques avis très positifs voire enthousiastes 🙂 je suis contente que tu l’aies apprécié, Maylis de Kerangal est une auteure que j’aime beaucoup et tant mieux si ce livre a trouvé son public !
Tu me fais hésiter ! D’autant que je suis rarement emportée par les romans autour de l’art.
si tu ne connais pas encore l’auteure, ce n’est pas le roman que je te conseille
J’ai lu Réparer les vivants et Corniche Kennedy, j’ai adoré. Mais à lire le commentaire de Kathel et le tien sur celui-ci, j’hésite à lire celui-ci.
tente-le! comme tu es prévenue, au pire tu seras agréablement surprise !
Je ne lirai pas ce roman… Réparer les vivants m’avait laissée au bord de la route…
en effet, si tu n’as pas accroché à Réparer les Vivants, je doute que ce nouveau roman te plaise !!