« La Différence Invisible » de Julie Dachez est un roman graphique d’inspiration autobiographique qui aborde le thème de l’autisme Asperger au féminin.
Marguerite, vingt-sept ans, a une vie en apparence normale : elle travaille en entreprise, vit en couple…Mais elle n’aime pas sortir ou voir sa routine modifiée, elle a du mal à faire la conversation, elle a les sens facilement agressés, elle est souvent fatiguée…Elle a du mal avec le second degré, les doubles sens, les sous-entendus… les interactions sociales, que ce soit au bureau ou en soirées, sont très compliquées pour elle : elle ne maîtrise pas les codes sociaux et a des difficultés à adapter son comportement et à se joindre avec une conversation. Depuis toujours elle est considérée comme la copine relou ou la collègue bizarre, à côté de la plaque, et son quotidien, fait d’agressions sensorielles, de décalage et d’incompréhension, est une vraie souffrance.
Un jour, en faisant des recherches sur Internet, Marguerite s’aperçoit que ses symptômes, ses difficultés, correspondent au syndrome d’Asperger. Après une batterie de tests et une longue période d’attente, le diagnostic est enfin posé : Marguerite est bien autiste Asperger. C’est une délivrance pour la jeune femme, qui obtient enfin une explication à ses difficultés et à son mal-être…
Cette histoire est inspirée de la vie de Julie Dachez et témoigne de l’intérieur de cette « différence invisible » qui complique le quotidien de la jeune femme et génère l’incompréhension de son entourage. Les dessins de Mademoiselle Caroline, fins, et colorées en noir, blanc et rouge, sont très accessibles. Dans un pays qui est encore en retard sur le diagnostic et surtout sur la prise en charge, ce roman graphique est un véritable plaidoyer pour la reconnaissance de la différence et l’ouverture d’esprit : il n’est pas si compliqué de rendre la vie d’un autiste Asperger un peu plus facile, notamment au bureau. L’auteure montre également que ce n’est pas son autisme qui la fait souffrir – quand elle est chez elle, avec ses animaux, elle se sent parfaitement bien – mais l’incompréhension, voire l’intolérance des autres. Beaucoup de gens ont encore peur de l’autisme ou alors ne le détectent pas : Marguerite n’est pas folle, elle n’est pas violente, elle n’a pas de déficience intellectuelle – elle a juste besoin qu’on prenne en compte sa différence sans pour autant la moquer, la mettre de côté ou la stigmatiser.
Un très bel ouvrage, fin, intelligent, pertinent, très instructif sur l’autisme Asperger et qui fait réfléchir ! Une lecture essentielle.
Publié en 2016 chez Delcourt, 196 pages.
Lu il y a un petit bout de temps, je l’avais aussi beaucoup aimé – car oui, difficile de mettre des mots sur cette maladie – l’identifier lui aura permis de se libérer de toutes ses questions.
oui, c’est ça que j’ai gardé en mémoire : sa délivrance quand enfin, un diagnostic est posé, et cet effet libérateur : on a vraiment l’impression qu’elle reprend le contrôle sur sa vie.
Oui, c’est une lecture très intéressante, très instructive ! C’est une BD que je conseille régulièrement autour de moi.
elle est très pédagogique, en effet!
ça a l’air bien intéressant, j’ai eu pendant ses quatre années de collège un élève avec le syndrome d’Asperger dans ma classe, une expérience enrichissante, pour moi et pour les autres élèves même si ce n’était pas toujours facile.
dès que les personnes sont diagnostiquées, prises en charge de façon adaptée, et que l’entourage à l’école ou au travail est briefé et formé, ça se passe tout de suite beaucoup mieux. L’ouvrage est vraiment pédagogique et très intéressant !