Après avoir lu les 3 premiers tomes de « L’Arabe du Futur » de Riad Sattouf, je n’avais pas envie de m’arrêter en si bon chemin, et j’ai bien sûr lu le 4e volume – tout comme je sais déjà que je lirai le prochain tome…
Au début du livre, Riad vit en Bretagne, à 500 mètres de chez ses grands-parents maternels, avec sa mère et ses deux petits frères, Yahya et Fadi. Son père est professeur en Arabie Saoudite, où sa femme a refusé de le suivre. Très vite, on comprend que la période évoquée dans ce volume va marquer un tournant dans la vie de Riad…la fin de l’enfance mais aussi la fin de l’innocence.
Tout semble explosif dans le livre : le collège français n’est pas une partie de plaisir pour Riad, qui découvre les filles mais aussi l’acné, le corps qui change, et le harcèlement scolaire (pas facile de s’appeler « Sattouf » en France…). Les séjours en Syrie sont infernaux pour Riad et sa mère qui se font insulter et menacer quotidiennement (des cousins ont fait courir la rumeur qu’ils étaient israéliens). Les parents de Riad, dont l’union a toujours été bancale mais tient quand même, cahin-caha, depuis une dizaine d’années, sont désormais opposés sur tout. Clémentine se rebelle, souhaite désormais vivre en France, et même exercer une activité professionnelle. Quant au père, qui a toujours été un homme de contrastes, il semble s’éloigner de plus en plus du mode de vie occidental : lui qui se présentait comme un homme moderne, progressiste, le fameux « Arabe du Futur », veut désormais être vu comme un homme religieux. S’il était déjà tête-à-claques dans les précédents volumes, mais avec une complexité qui le rendait attachant, il devient carrément invivable dans ce tome, enchaînant réflexions racistes et comportement odieux avec sa femme, alors que celle-ci vit un drame. Dans ces temps troublés, c’est le dessin qui apparaît comme un échappatoire …
S’il y a toujours une certaine candeur dans le récit – Riad a dix ans au début du livre, quatorze à la fin – on sent le ton se durcir, les différences s’accroître, les fossés se creuser. Ce 4e tome représente un tournant dans l’histoire qui nous est contée, et la fin est édifiante (et rend impatient de lire le volume suivant…)
Une série autobio-graphique à découvrir !
Publié le 27 Septembre 2018 aux éditions Allary, 288 pages.
38e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018.
L’Arabe du Futur a été lu dans le cadre du concours « La BD fait son festival » organisé par Rakuten.
Moi qui ne suis pas une adepte de la BD, j’ai lu les premiers tomes de L’ARABE DU FUTUR en me fiant à tes conseils et c’est effectivement une série d’une très grande qualité dont je poursuivrai également la lecture…
merci pour ton commentaire Pauline ! j’espère que la suite te plaira !
Dire que je l’ai acheté le jour de sa sortie et toujours pas ouvert. Faut vraiment que je m’y mette !
ben alors Jérôme?
Quel est le livre qui vient après le tome 4?
le tome 4 est le dernier paru, mais a priori ce sera une série de six volumes.
C’est peu de dire que le père est tête à claques !!! J’ai failli plusieurs fois le planter là. On a hâte que la mère le fasse, d’ailleurs :-)) Mais la série est très addictive, et gagne en intérêt plus le petit Riad grandit ( j’avais vraiment tiqué dès le premier tome, sur le « souvenirs » d’un enfant de trois ans )
hâte de connaître la suite…