Autre roman de la Rentrée Littéraire de Septembre publié chez Terres d’Amérique, avec « Ici n’est plus Ici » : Les Patriotes, de Sana Krasikov, à ne pas confondre avec le film homonyme d’Eric Rochant (que j’aime d’ailleurs beaucoup).
Les Patriotes étant une saga familiale qui se déroule essentiellement en URSS (puis en Russie), je ne pouvais pas passer à côté de ce livre ! Florence Fein, une jeune Américaine d’origine russe (et qui parle donc la langue) , décide de se rendre en URSS en 1934, par goût de l’aventure et par envie de retrouver Sergueï, un ingénieur russe avec qui elle avait eu une liaison lorsqu’il était venu en déplacement professionnel aux Etats-Unis. Après quelques années, alors qu’elle se rend compte de la réalité du pays, elle se retrouve piégée en URSS, son passeport américain lui ayant été confisqué. Etant à la fois américaine et juive, elle est doublement considérée comme une menace par le régime stalinien et se retrouve prise dans une spirale infernale pour pouvoir survivre…En 2008, son fils Julian – qui a émigré aux Etats-Unis dans les années 70 – est en Russie en déplacement professionnel. Il en profite pour rendre visite à son fils Lenny, qui est retourné vivre à Moscou, et pour tenter de récupérer le dossier de sa mère, les archives du KGB ayant été ouvertes…
Ce roman m’a fait penser à un film que j’avais vu quand j’étais ado, « Est-Ouest » de Régis Wargnier, avec Sandrine Bonnaire, sur une famille française d’origine russe qui part s’installer en URSS en 1946, et qui elle aussi s’y retrouve piégée. Les aventures de Florence sont à la fois terrifiantes et passionnantes… comment réussir à survivre en URSS lorsque l’on est par essence considéré comme un ennemi du peuple et que l’on risque chaque jour d’être arrêté, déporté ou tué? Lorsqu’on ne peut se fier à personne, n’importe quelle connaissance voire même ami étant susceptible de vous espionner et de témoigner contre vous?
L’histoire personnelle de Florence croise la grande Histoire, avec notamment les purges staliniennes, la répression contre le Comité antifasciste juif, la création d’Israël, la guerre froide… Son fils Julian, qui a dû vivre des années sans sa mère, qui n’a pas pu être diplômé en raison de l’antisémitisme latent, et qui a réussi à partir aux Etats-Unis et à y faire sa vie, ne comprend ni l’attitude de Florence, qui a toujours trouvé des excuses au régime, ni l’attitude de son propre fils Lenny qui est heureux de vivre à Moscou malgré la corruption et la répression policière. J’avoue que si j’ai aimé le personnage de Julian, essentiel puisqu’il est celui qui prend du recul par rapport à l’idéal soviétique et qui cherche à connaître la vérité sur son histoire familiale, j’ai trouvé que les passages qui concernent ses démêlés professionnels et sa relation avec son fils Lenny étaient dispensables – même si je comprends que Sana Krasikov avait envie d’évoquer la Russie actuelle- car ils allongent un roman qui était déjà suffisamment développé et riche avec l’histoire de Florence, et ce sera mon bémol sur ce livre que j’ai dévoré.
Une saga familiale et historique passionnante, parfaite pour les longues soirées d’Automne!
Publié en Août 2019 chez Albin Michel, traduit par Sarah Gurcel, 608 pages.
15e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2019.
je n’ai lu que les 4 coeurs, je reviendrais te voir car je veux d’abord le lire !
je suis sûre qu’il va te plaire !