Après avoir lu « Au Revoir Là-haut » et « Couleurs de l’Incendie » de Pierre Lemaître, je ne pouvais que me précipiter sur le dernier tome de la trilogie, « Miroir de nos Peines ». Si j’avais adoré le premier opus – et son adaptation cinématographique est également d’excellente facture 6 ma lecture du second tome avait été mitigée : l’écriture était toujours aussi addictive, mais j’avais trouvé que l’histoire mettait du temps à se mettre en place et surtout que l’auteur avait réutilisé le même schéma narratif que pour le précédent roman… alors, quid de « Miroir de nos Peines »?

Encore un roman que j’ai dévoré : je suis arrivée à la moitié sans même m’en apercevoir et je l’ai lu en quelques heures ! Je m’attendais à ce que ce troisième tome se déroule également dans la famille Péricourt, mais il n’en est rien. On retrouve en revanche Louise, la petite fille qui devenait amie avec Edouard Péricourt dans « Au Revoir Là-Haut », désormais âgée de trente ans, au Printemps 1940. La jeune femme, institutrice la semaine et serveuse le week-end dans le café de Monsieur Jules, en face de son domicile, se retrouve mêlée à un drame et découvre un lourd secret de famille sur lequel elle décide d’enquêter. On fait également la connaissance de deux soldats de la « drôle de guerre », Gabriel et Raoul, que tout oppose : le premier est un homme droit alors que le second est un voyou qui organise toutes les magouilles possibles. Autre personnage : Fernand, garde mobile, très amoureux de son épouse Alice, qui souffre de gros problèmes cardiaques… sans oublier Désiré, escroc de génie, qui peut se faire passer pour un aviateur, un chirurgien, un avocat ou encore un spécialiste des langues orientales…

« Miroir de nos Peines » ne repose pas sur une intrigue forte comme « Au Revoir Là-Haut » ou même « Couleurs de l’Incendie », qui mettaient en scène des vengeances finement ourdies. Ce livre est plutôt un roman choral, dont les personnages, tous attachants, sont la force. L’histoire d’amour, belle mais tragique, est assurément une excellente idée, tout comme le personnage de Désiré – qui fait penser à Frank Abagnale, joué par Leonardo di Caprio, dans « Catch me if you can » de Steven Spielberg – reflet de cette période trouble et pleine de faux-semblants. Les histoires personnelles des personnages vont non seulement se croiser mais également être confrontées à l’invasion toute proche de l’armée allemande…

Pierre Lemaître est un excellent conteur et on sent qu’il aime ses personnages : ce pavé se lit tout seul, et j’ai complètement adhéré à ce qu’il proposait. J’aurais même souhaité qu’il continue cette histoire et développe plus la vie de certains personnages via d’autres tomes car je m’y étais vraiment attachée… si ce livre n’est pas aussi fort et marquant qu' »Au Revoir Là-Haut », je me suis néanmoins laissée embarquer par ce récit et je me suis complètement évadée durant ces quelques heures de lecture ! 

Publié en Janvier 2020 chez Albin Michel, 544 pages. 

2e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.

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