Je n’aurais pas lu spontanément « Il fait bleu sous les tombes » de Caroline Valentiny si je ne l’avais pas reçu de la part de l’éditeur, et à première vue, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un roman ésotérique, ce qui n’est pas du tout ma tasse de thé… Je l’ai ouvert car j’avais besoin d’une respiration entre deux pavés, et j’ai bien fait car j’ai adoré ce livre !

Dès les premières pages, j’ai compris qu’ « Il fait bleu sous les tombes » allait être un coup de cœur. Point de roman ésotérique mais un pari risqué : raconter les quelques semaines qui suivent le décès d’un jeune étudiant, en y incorporant également les pensées du mort, prisonnier de sa tombe. Alexis avait 20 ans lorsqu’il a sauté d’un pont, un suicide présumé, car il n’a pas laissé de mot, d’explications, laissant derrière lui une famille désemparée. Le père essaie tant bien que mal de maintenir son foyer à flot, sa mère, Madeleine, est partagée entre la torpeur et le désir de trouver des réponses à ses questions et a du mal à donner de l’attention à sa petite fille de cinq ans, quant à cette dernière, Noémie, elle fait l’école buissonnière pour se rendre sur la tombe de son frère…

Le sujet était vraiment délicat, mais Caroline Valentiny a écrit un livre tout en finesse et subtilité, où les émotions sont distillées…on s’attache à cette famille dont chaque membre fait face à sa façon à la tristesse, à l’incompréhension et au deuil. Madeleine veut trouver les raisons du suicide de son fils, et mène son enquête en partant sur les traces d’Alexis à l’université…cette partie pourrait laisser certains lecteurs sur leur faim, mais j’ai pour ma part adhéré au parti pris de l’auteure…

Un très beau livre et un coup de coeur inattendu ! 

Publié en Janvier 2019 chez Albin Michel, 192 pages.

3e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.

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