Ayant beaucoup aimé il y a quelques mois « Corruption » de Don Winslow, j’ai eu envie de profiter du confinement pour découvrir sa fameuse trilogie sur le trafic de drogue, dont le premier tome est « La Griffe du Chien ».
En effet, cet ouvrage est un pavé – comme les deux tomes suivants, Cartel et La Frontière – et je me suis dit que ce serait le bon moment pour me lancer dans 840 pages…après coup, il semblerait que la période ne soit pas propice pour moi à la découverte d’histoires longues, basées sur plusieurs arcs narratifs et de nombreux personnages, que ce soit en livres ou en séries (je viens de mettre sur pause The Wire car je n’arrivais pas à me concentrer), mais j’ai cependant beaucoup aimé « La Griffe du Chien » même si sa lecture a été un peu compliquée.
C’est une histoire qui se déroule sur plusieurs décennies et qui débute dans les années 70. Art Keller, né d’un père américain et d’une mère mexicaine, est un vétéran du Vietnam qui a rejoint les rangs de la toute récente DEA. Il est basé au Mexique et rencontre la famille Barrera : Miguel Angel Barrera, dit Tio, est un policier haut placé avec lequel il s’associe pour faire tomber le parrain local de la drogue… Mais Art découvre rapidement qu’il a été manipulé et que Tio a profité de la situation pour prendre le contrôle et monter une Federacion qui va se spécialiser dans la logistique de la drogue, aidé par ses deux neveux Raùl et Adàn. Art se jure de faire tomber cette famille aussi puissante que dangereuse.
Mais ce n’est qu’une partie de la fresque que nous livre Don Winslow. Car il met également en scène des mafieux new-yorkais, une call girl, un prêtre mexicain influent, ainsi qu’une intrigue à multiples ramifications, du gouvernement mexicain aux pays sud-américains où les Etats-Unis interviennent pour contrer l’influence communiste. L’ouvrage est passionnant, très maîtrisé, avec des personnages qui flirtent parfois avec le cliché – le flic solitaire, le mafieux bon père de famille, la call-girl amoureuse… mais qui sont néanmoins contrastés.
Quand même un bémol, je comprends que le trafic de drogue fait intervenir beaucoup de monde (producteurs, logisticiens, revendeurs, consommateurs…) et d’influences diverses (Eglise, Gouvernement, décisions géopolitiques,etc…), mais quelques coupes dans ce pavé auraient rendu sa lecture plus fluide : j’ai trouvé que le livre était trop foisonnant et que certains personnages et les incursions dans d’autres pays que le Mexique et les Etats-Unis étaient en trop, ce qui m’a empêchée d’avoir un coup de cœur.
Je lirai bien évidemment les tomes suivants… mais pas tout de suite ! J’ai envie de lectures plus courtes et plus légères en cette période particulière. Mais pour ceux qui souhaitent s’évader et se lancer dans une oeuvre longue et de qualité, « La Griffe du Chien » de Don Winslow est tout à fait recommandé !
Publié en 2005 aux Etats-Unis, et en poche chez Points en 2018, traduit par Freddy Michalski, 840 pages.
Moi j’avais justement aimé ce côté foisonnant, même si on a parfois l’impression de s’y perdre, et on le retrouve dans l’opus suivant (peut-être un peu moins dans le 3e). J’avoue que La griffe du chien reste mon préféré de la trilogie, même si j’ai vraiment accroché aux deux autres, il faut dire que j’étais tellement ravie de retrouver Art Keller..
je lirai le tome 2 le mois prochain je pense…pas le courage de me lancer dans un nouveau pavé avant quelques semaines…
J’hésite à le commencer, en poche, c’est un beau pavé! Mais j’ai beaucoup aimé Du feu sous la cendre, bien moins sa série Missing ( New York, Berlin) très scénario tv.
J’ai commencé hier soir deux bouquins sans arriver à poursuivre, ils sont pourtant dans mes réserves depuis longtemps, il y a des moments où c’est difficile en cette période mais je lis toujours les blogs des unes et des autres pour m’encourager. Un peu de saturation peut-être ?
j’ai du mal aussi à sortir des livres de ma PAL et à me concentrer…la période n’est pas évidente!
Bonjour Eva, je suis d’accord pour dire que la Griffe du chien est vraiment un excellent thriller même s’il est très violent. Dans Cartel, on retrouve certains personnages mais tous. Pas mal non plus. Je n’ai pas encore lu, Corruption. Bonne journée.
Bonjour Dasola, je vais bientôt enchaîner avec Cartel !