« Mourir en Scène » est un roman policier qui se déroule en Grèce, pays d’origine de l’auteur, Christos Markogiannakis, qui vit désormais en France. C’est le deuxième tome d’une série autour du capitaine de police Christophoros Markou après « Au 5e étage de la faculté de droit » (que je n’ai pas encore lu)
La plus grande star de la chanson grecque, Neni Vanda, donne un grand concert d’adieu sur une plage grecque. Alors que la chanteuse revient sur scène pour le final, la scène explose sous les yeux médusés de Christophoros Markou. L’enquêteur était présent pour assurer la sécurité de Neni Vanda, la tante de son amie Vera, la star ayant reçu des menaces et vécu des événements étranges qui ressemblent à des tentatives de meurtres…
J’ai découvert avec grand plaisir ce whodunit grec, à l’intrigue classique mais efficace (même si j’ai eu très vite des soupçons sur le dénouement…qui se sont révélés exacts!) . Qui cherche à tuer la diva grecque, inspirée d’Anna Vissi, la Madonna héllène ? Sa sœur, qui gère dans l’ombre la carrière de la star? Son frère, ex-manager désavoué? La nouvelle épouse de son ex-mari, qui voudrait bien doper sa propre carrière de chanteuse? Un de ses nombreux fans?
Markou est un enquêteur intéressant, car il ne cherche ni à se mettre en avant ni à séduire, comme beaucoup d’autres personnages principaux de romans policiers, seulement à trouver le coupable. Je serais néanmoins curieuse – peut-être dans les tomes suivants? – de voir son personnage gagner en profondeur et en incarnation (et pourquoi pas en noirceur), et d’en savoir plus sur son passé, et sur sa vie amicale et sentimentale.
« Mourir en Scène » est le deuxième policier grec que je lis après « Épilogue Meurtrier » de Petros Markaris. Si ce dernier est plus ancré dans l’actualité sociale et politique de la Grèce, « Mourir en Scène » est plus orienté show-biz et paillettes, Markou faisant plusieurs fois référence au célèbre film « Bodyguard ». Il n’empêche que la crise est bien présente dans le récit, car elle n’a préservé personne, même pas les stars comme Neni Vanda, qui ont vu leurs revenus baisser car les Grecs vont moins au spectacle et ne sont plus enclins à payer très cher pour des billets de concert, et leur épargne être ponctionnée par les banques chypriotes.
Un roman policier bien maîtrisé, avec une touche d’originalité apportée par la localisation en Grèce de l’intrigue, qui donne envie de découvrir le premier tome de la série. A noter que Christos Markogiannakis, qui a travaillé sur la représentation du meurtre dans l’art a également publié deux ouvrages sur ce thème : « Scènes de crime au Louvre » et « Scènes de crime à Orsay ».
Publié en Février 2020 chez Albin Michel, traduit par Hélène Zervas et Loïc Marcou, 288 pages.
40e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.
tu as plus apprécié ce roman que moi. Sans doute, je n’y cherchais pas la même chose. La covid m’empêche de voyager;je cherchais plus de Grèce et moins de paillettes.
oui si tu cherchais l’évasion, effectivement ce n’est pas forcément le roman qui répond à cette attente !
Rebonsoir Eva, j’ai lu Au 5ème étage de la faculté de droit il y un an ou deux: pas mal du tout. Après, cela ne vaut pas les romans de Petros Markaris. Bonne soirée.
Je vais lire « Au 5e étage » ! je redonnerai sa chance à Petros Markaris, car j’avais bien aimé sans plus le roman que j’avais lu